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AXOUM (ETHIOPIE ANTIQUE)

INTRODUCTION

Axoum (Ethiopie Antique):A la suite de l’effondrement de la civilisation trimillénaire de l’Egypte pharaonique, une autre civilisation brillante et prospère s’est épanouie en terre africaine, précisément à l’est du continent noir. Il s’agit de la civilisation Axoumite, un ancien royaume d’Ethiopie, fondé au Ier millénaire avant Jésus Christ dans la région du Tigré. Une vingtaine de rois se sont succédés sur le trône d’Axoum. Envahi au VII siècle par les perses et les arabes, Axoum entre en déclin.

I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET ORIGINE HISTORIQUE D’AKSOUM OU AXOUM

1.La Situation géographique :

Limitée au nord-ouest par l’Egypte, à l’est par la mer rouge et l’océan indien et au sud par la Nubie, Axoum (Aksoum) ou le pays de « Pount (terre des dieux) » correspondait aux Etats actuels de l’Ethiopie et de l’Erythrée. Il était bâti sur une région au relief très accidenté présentant de haute altitude et baignée par la mer Rouge. Chef-lieu des eaux, Axoum était une région privilégiée. En effet, l’accès du royaume d’Aksoum à la mer Rouge et au Nil lui offrait de nombreux débouchés maritimes pour profiter du marché entre les différentes régions africaines (Nubie), arabes (Yémen) et les états indiens.

2.Les Origines historiques du Royaume :

Les origines du royaume d’Aksoum sont encore aujourd’hui peu connues et les experts ont à ce sujet différentes interprétations. Les thèses les plus officielles font remonter l’origine du royaume d’Axoum au Ier millénaire de notre ère.

Deux principales thèses s’opposent lorsqu’il s’agit de déterminer les origines d’Axoum. Si, la première soutient que des populations établies au sud du Soudan et des îles de l’Erythrée furent les fondateurs, la seconde affirme mordicus que Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba Makeda en est le fondateur.

II.LES GRANDES PÉRIODES DE L’HISTOIRE

Première entité politique constituée en Éthiopie, le royaume d’Aksoum est mentionné pour la première fois dans un texte grec anonyme, le Périple de la mer Érythrée, daté du Ier ou du IIIe siècle après Jésus Christ. Ce pays a vu s’opérer, dès ses origines, la fusion féconde des populations de l’Est africain, avec des populations sémitiques blanches très anciennes. Ce royaume appelé Axoum constituait avec l’Egypte les plus anciennes civilisations d’Afrique. Les relations avec les royaumes sabéens du Yémen sont établies par la présence d’inscriptions et de monuments appartenant à la culture sabéenne et datés du Ve siècle au IIIe siècle avant Jésus Christ 

Le roi qui était à la tête de ce royaume portait le titre de Négus. Axoum doit sa puissance et sa prospérité au commerce maritime et caravanier avec les Perses, l’Egypte, l’Arabie, l’Inde et la Malaisie.

Et sous le règne de son plus grand souverain Ezana (Lezanas), il atteignit son apogée au IVe siècle. Ce roi guerrier avait entrepris une politique expansionniste. Après s’être fait convertit au christianisme, il avait battu une monnaie en son nom et fait adopter le guèze comme langue officielle. Il détruisit Méroé vers 350 mettant ainsi fin à l’Empire Nubien. Axoum devint dès lors la quatrième (4e) puissance mondiale derrière Rome, Byzance et la Perse.

Durant toute l’Antiquité, le pays était resté indépendant. Axoum avait même mené des guerres de conquête pour se protéger et étendre son territoire et sa domination.

III.LES ÉLÉMENTS DE LA CIVILISATION

1.Les éléments politiques et économiques

Dans ce royaume, le Grand Négus fut le chef suprême. Dans chaque clan et tribu, il y avait un négus

qui dépendait du Grand Négus.

Le royaume d’Aksoum avait établi des liaisons commerciales avec le monde gréco-romain ainsi qu’avec l’Inde et il occupa une position importante dans la rivalité entre les Empires romain et perse. Lorsque déclinèrent les royaumes Yéménites, il étendit sa domination sur la mer Rouge jusqu’au Yémen.

À son apogée, Axoum contrôlait le nord de l’Éthiopie actuelle, l’Érythrée, le nord du Soudan, le sud égyptien, Djibouti, la partie occidentale de la Somalie, le Yémen et le sud de l’Arabie saoudite, totalisant un empire de 1 250 000 km2.

2.Une puissance Commerciale :

Le royaume d’Axoum fut fortement impliqué dans le commerce avec l’Inde et le bassin méditerranéen en particulier l’Empire romain (plus tard Byzantin7). Il est mentionné dans Le Périple de la mer Érythrée, dès le Ier siècle que le royaume d’Axoum avait une activité commerciale importante. En effet, le royaume d’Axoum exportait l’ivoire dans tout le monde antique, des écailles de tortues, de l’or et des émeraudes, important cependant de la soie et des épices notamment à travers son port principal situé à Adulis.

3.Sur le plan religieux :

Les populations étaient polythéistes. Parmi les dieux du panthéon axoumite, il y avait Beher dieu de la mer, Meher dieu de la terre. Mais à partir du VIe siècle, le christianisme devient la religion officielle suite à la conversion d’Ezana. En effet, vers 320, le souverain d’Aksoum fut converti au christianisme monophysite8 par un naufragé syrien, devenu saint Frumence, et la Bible fut traduite en guèze, langue sémitique alors parlée dans le royaume. La conversion massive de la population fut plus tardive. Elle fut le fait de missionnaires originaires d’Antioche, venus d’Éthiopie au Ve siècle.

4.Sur le plan culturel

Du fait de sa position géographique, Axoum va subir plusieurs influences notamment égyptienne. Des temples à l’instar des monuments et temples ont été construits à Axoum. Il y avait aussi l’influence de la culture arabe (armements, turbans…). Toutefois le royaume a développé quelques éléments culturels originaux (techniques de culture en terrasse, construction en pierre sèche).

CONCLUSION

Zone de contact entre l’Afrique et l’Arabie, l’Afrique de l’Est a vu s’épanouir le royaume d’Axoum qui élaborait l’une des plus prestigieuses civilisations de l’Antiquité. Le christianisme va très tôt s’implanter dans cette région qui nous a laissé une culture très riche. Le déclin du royaume s’amorça avec la conquête musulmane, qui, au VIIe siècle, isola l’Éthiopie chrétienne. Au Xe siècle, Aksoum fut dévasté par les troupes d’une reine païenne.


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