L’Afrique : Berceau de l’humanité
INTRODUCTION
Déterminer le lieu de partance originel de l’homme « berceau de l’humanité » a toujours suscité moult débats à controverses voire houleux autant que les débats sur les origines de l’homme l’ont été jadis. D’éminents chercheurs, scientifiques, anthropologues… ont eu à s’exprimer là-dessus. Si certains ont affirmé qu’il existerait un berceau de l’humanité à roulette, d’autres, par contre ont fini de designer l’Afrique comme étant le foyer originel qui a accueilli l’homme pour la première fois. Ceci nous amène aux interrogations suivantes : Pourquoi l’origine de l’homme a toujours divisé les adeptes de l’évolutionnisme et du créationnisme ? Quelles sont les facteurs qui font de l’Afrique : le berceau de l’humanité ?
I.L’ORIGINE DE L’HOMME : UNE QUESTION A CONTROVERSE
La question de l’origine de l’homme a toujours fait débat. Elle a le plus souvent opposé les adeptes du créationnisme aux évolutionnistes. Ces deux écoles doctrinales se sont faites les pires opposants depuis que la question sur l’origine à commencer à s’inviter dans les discussions intellectuelles et scientifiques.
Pour mieux défendre leurs points de vue, chacune d’elle à théoriser ou développer des doctrines sur l’origine du genre humain.
1.Selon les créationnistes
On entend par créationnisme, la doctrine qui soutient l’homme est le fruit d’une création divine, un produit fini créé par Dieu. Et il est donc apparu sur terre avec sa forme actuelle et n’a jamais connu une évolution d’ordre biologique (ni dans sa morphologie, ni dans sa constitution organique.)
Cette thèse trouve ses explications et fondements dans la croyance et les écritures saintes
enseignées par les prophètes comme : la Torah, la Bible ou l’évangile et le Coran.
Le créationnisme est véhiculé le plus souvent par les religieux ou croyants. En effet, toutes les religions révélées soutiennent mordicus que l’Homme est d’origine divine et qu’il a été créé au 6e jour…
2. Selon les évolutionnistes
L’évolutionnisme est la doctrine qui s’oppose à celle dite créationnisme. Il fut théorisé pour la première fois par le Botaniste Français Jean Baptiste de Lamarck (transformisme). Il sera plus tard repris par le britannique Charles Darwin. Selon ce dernier, les espèces vivantes sont issues les unes des autres en suivant les lois de la “sélection naturelle” ou la “lutte pour la survie” (“Struggle for life“).
Cette théorie fait de l’Homme, un produit d’une longue évolution biologique lente qui aurait commencé il y a des millions d’années avec la première cellule de vie (3,8 milliards d’années) qui serait
passée des premiers vertébrés (350 millions d’années), aux mammifères (200 millions d’années) et aux primates (70 millions d’années).
Selon les dires de Charles Darwin, l’homme serait non pas issu d’une création divine (la providence) mais des premiers primates, il y a 8 à 6 millions d’années.
II.LE PROCESSUS D’HOMINISATION
L’hominisation est le processus évolutif par lequel les primates se sont passés pour devenir des Hommes, il se serait déroulé il y environ 8 millions d’années.
1.Les premiers hominidés :
Le premier hominidé apparaît il y a environ 8 à 6 millions d’années. Il se nourrit de fruits. Le plus vieux spécimen est Toumaï (Sahelanthropus tchadensis, vieux de 6 à 7 millions d’années, découverts dans le désert de Djourab au Tchad en 2001).
A partir de 4,5 millions d’années apparaissaient les Australopithèques sur le continent africain.
- L’australopithèque amanensis (4,5 millions d’années)
- L’australopithèque bahrél ghazali (3,5 millions d’années)
- L’australopithèque ramidus (4,5 millions d’années)
- L’australopithèque afarensis : Le plus ancien spécimen a été pendant longtemps Lucy découverte par Yves Coppens en 1974 et vieille de 3,5 millions d’années
2.Les premiers hommes :
Ils sont apparus il y a 2,5 millions d’années. Le premier représentant du genre Homo est l’Homo habilis découvert en 1963 par Louis Leakey à Olduwaï en Tanzanie. Avec un cerveau de 600 cm3, petit (moins de 1,40 m), encore arboricole, il taillait des outils de silex afin de casser des coquilles de fruits ou de broyer des os pour en extirper la moelle.
Viennent ensuite les Archanthropiens représentés par l’Homo erectus (qui se redresse), doté d’un cerveau de 1 000 cm3, vieux de 1,6 millions d’années à 750 000 ans. L’Homo erectus est suivi d’un erectus d’un nouveau genre baptisé Ergaster. Plus grand que ses prédécesseurs (il atteint 1,75 m), ce dernier est particulièrement doué pour la marche. Il fabrique des outils perfectionnés pour la chasse, maîtrise le feu, a une vie sociale complexe et dispose peut-être d’une forme rudimentaire de langage. Ergaster marque une étape importante parce qu’il est le premier Homo à sortir du continent africain.
L’Homo erectus est représenté :
- En Afrique par le Pithécanthrope (1,6 millions d’années) ;
- En Asie par l’Homme de Java (700 000 ans) et le Sinanthrope (400 000 ans) ;
- En Europe par l’Homme de Mauer.
Entre temps apparaissent, toujours en Afrique, les Paléanthropiens représentés par l’Homme de Neandertal (Allemagne), très proche des Néanthropiens, d’où son nom d’Homo presapiens neanderthalensis.
Enfin les Néanthropiens qui sont de deux ordres apparaissent :
- L’Homo sapiens fossilis (entre 40 000 et 30 000 ans) et ;
- L’Homo sapiens sapiens, ancêtre de l’Homme actuel connu sous des noms divers : Homme de Cro Magnon : (France), Homme de Grimaldi (Italie), Homme d’Asselar (Mali)…
III.POURQUOI DIT-ON QUE L’AFRIQUE EST LE BERCEAU DE L’HUMANITÉ ?
Des arguments nthropologiques, archéologiques et climatiques prouvent l’origine mono
génétique et africaine de l’Homme
Tableau synoptique des découvertes anthropologiques réalisées en Afrique
-
Les arguments archéologiques :
Date | Découvertes | Âge (ans) | Auteurs des découvertes | Lieu des découvertes |
1924 | Australopithecus africanus | Raymond Dart | Afrique du Sud | |
1936 | Australopithecus africanus | Robert Broom | Afrique du Sud | |
1938 | (Paranthropus robustus) | Robert Broom | Afrique du Sud | |
1959 | Zinjanthrope (Australopithecus boisei) | 1 750 000 | Mary Leakey | Olduwaï (Tanzanie) |
1963 | 1ers restes d’Homo habilis (6 squelettes) | 2 500 000 | Louis Leakey et Mary leakey | Olduwaï (Tanzanie) |
1965 | Découverte d’un ancien Australopithèque | 4 100 000 | Bryan Patterson | Kanapoï (Kenya) |
1974 | Lucy (Australopithecus afarensis) | 3 200 000 | Y. Coppens, D. Johanson et M. Taieb | Hadar (Éthiopie) |
1994 | Ramidus | 4 500 000 | Des paléontologues américains | Ethiopie |
1995 | Australopithecus bahrelghazali | 3 000 000 | Michel Brunet | nord du Tchad |
2000 | Orrorin tugenensis | 6 000 000 | Martin Pickford & Brigitte Senut | Tugen Hills(Kenya) |
2001 |
Ardipithecus ramidus kadabba | 5 800 000 | Yohannes Hailé-Sélassié | ’Éthiopie |
Toumaï (Sahelanthropus tchadensis) | 7 000 000 | A. Djimdoumalbaye (étudiant tchadien) | Djourab (Tchad) |
Jusque dans les années 1920, l’Asie était considérée comme étant le berceau de l’Humanité. Mais dès 1924, un tournant historique se produisit avec la découverte des ossements de l’enfant de Tangue ou l’australopithecus africanus. Le continent africain devint des lors, un continent prisé des archéologues. A cet effet, la thèse asiatique fut abandonnée. En effet, après que Raymond Dart découvrit en 1924 des squelettes de l’australopithecus africanus qui aurait vécu au Pliocène entre 2,5 et 3,5 millions d’années en Afrique du Sud, la donne changea. Et depuis lors, une série riche en découverte se produit sur le continent noir comme l’a si bien montré le tableau synoptique ci-dessus.
2. Les arguments climatiques :
Au-delà des arguments paléontologiques et archéologiques, le climat milite aussi en faveur de l’Afrique avec son climat chaud favorable à l’épanouissement des corps à sang chaud selon la loi de Gloger. A partir de l’Afrique, l’Homme peuple le reste de la Terre en passant par le détroit de Gibraltar et l’isthme de Suez. L’Homme de Grimaldi, premier habitant de l’Europe, avait des traits négroïdes. L’Homme de Cro Magnon est l’ancêtre des Européens actuels. L’Homme de Chancelade, aux traits mongoloïdes, est l’ancêtre des Jaunes d’Asie. Malgré la différence raciale, tous les hommes dérivent d’une souche unique. Les groupes humains actuels se différencient par des caractères secondaires acquis sous l’effet de causes extérieures adaptatives, sélectives, génétiques et géographiques.
CONCLUSION
L’origine mono génétique et africaine de l’Homme est admise aujourd’hui par tous les scientifiques après maintes tergiversations. Il n’y a pas de “berceau à roulettes” car toutes les étapes de l’hominisation se sont effectuées en Afrique