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JEAN DE LA FONTAINE, LES FABLES, 1668

 

INTRODUCTION

 

Selon Houdar de La Motte (1719), la fable est « une instruction déguisée sous l’allégorie d’une action », c’est-à-dire, un récit inventé pour illustrer une morale exprimée au début ou la fin. Jean de la Fontaine fait de ce genre, l’un des plus connus et des plus apprécié durant le XVII siècle. Même si il n’a pas créé ce genre, celui-ci le rendu célèbre dans le monde des lettres.

 

I - PRESENTATION DE L’AUTEUR

Jean de la Fontaine est né le 7 Juillet 1621 à Château Thierry en Champagne, d’une famille de bonne bourgeoisie. Il connait une enfance insouciante partagée entre les études et les jeux. Après ses études de droit à Paris, il exerce, à partir de 1652, comme son père la charge administrative de « maitre des Eaux et Forêts.»

Jusqu’en 1658, l’année ou il se fixe à Paris, après l’échec de son mariage, La Fontaine n’est encore qu’un inconnu dans le monde des Lettres. Introduit la même année dans l’entourage du riche ministre des Finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet, La Fontaine composa pour son puissant protecteur plusieurs poèmes : « Adonis », « Chimère » et surtout « le Songe de Vaux » qui célèbre les splendeurs du Château de Vaux-le Vicomte (prés de Melun, dans la région Parisienne) que Fouquet venait de se faire construire. Accusé de corruption, Fouquet est arrêté en 1661, jugé et condamné à la prison à vie. La Fontaine restera, malgré tout fidèle à ce maitre déchu et implore même la clémence de Louis XIV dans son poème « L’Elégie aux nymphes de Vaux. » Suspecté par le pouvoir, il est contraint à l’exil.

De retour à Paris en 1664, La Fontaine entre comme « gentil homme servant » dans la maison de la duchesse d’Orléans (Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis XIV). Ami avec les plus grands écrivains de cette époque, il se fait connaitre du grand public en 1665 avec la publication de ses Contes Nouvelles en vers. La publication, quelques années plus tard ; du premier recueil des Fables (livre I à VI) en 1668, lui apporte à 47 ans le succès et la gloire. En 1669, paraissent Les Amours de Psyché et de Cupidon, roman en prose et en vers qui raconte la promenade de quatre amis dans le parc du Château de Versailles en construction.

A la mort de la duchesse d’Orléans en 1672, La Fontaine trouve asile chez Madame de la Sablière qui tient l’un des salons littéraires et scientifiques les plus prestigieux de Paris. Ses Nouveaux Contes qu’il vient de publier en 1674 sont jugés si licencieux qu’ils sont interdits à la vente. En 1678 et 1679 parait le second recueil des Fables (livre VII à XI) dont le succès est considérable. En 1684, La Fontaine est élu à l’Académie Française.

La mort de Madame de La Sablière ajoute à sa maladie en 1692, rapproche La Fontaine de la religion chrétienne dont il s’était éloigné jusque là. Le livre XII des Fables publié en 1694, témoigne cette évolution en religion. En effet, dans ce livre XII, il exprime un idéal de sagesse et de confiance en Dieu. Jean de La Fontaine meurt le 13 Avril 1695 dans le luxueux hôtel parisien ou son ami, le financier Hervart lui accordait depuis deux ans l’hospitalité. Parlant de cet homme, son ami Maucroix écrit ceci : « c’était l’âme la plus sincère, la plus candide que j’aie jamais connue : jamais de déguisement ; je ne sais s’il a menti dans sa vie. » Telle fut la vie de Jean de La Fontaine, qui mena une vraie vie mondaine. Il fréquentait les écrivains de son temps comme Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, Boileau, Racine, Molière, La Rochefoucauld et participait aux grands événements littéraires de son époque. Il est l’un de ceux qui dénoncent violemment le Dictionnaire de Furetière.

II - L’ŒUVRE

Les Fables ne constituent qu’une infime partie de la production littéraire de La Fontaine. Quand en 1668 paraissait le premier recueil des Fables, La Fontaine avait 47 ans et ses autres écrits l’ont déjà rendu presque célèbre. C’est un auteur qui a touché à tous les genres comme le roman, la poésie, le théâtre, des épitres, des discours, des lettres… Mais la postérité a surtout retenu de La Fontaine les Contes et les Fables. Ces derniers il faut le rappeler ont paru en trois fois : le premier recueil en 1668, le second en 1678-1679 et en fin un dernier en 1694.

A – COMPOSITION DES FABLES

Les Fables de La Fontaine sont composées de 236 fables réparties en 12 livres et contenues dans deux recueils. Chaque recueil comprend 6 livres. Cette répartition n’est pas basée sur un plan bien défini, mais tout simplement selon le rythme de production de l’auteur.

  • Le premier recueil des Fables (1668)

Ce premier recueil, dédié au Dauphin (fils de Louis XIV) âgé de huit ans, comprend 124 fables réparties en 6 livres précédées d’une préface chacun. Cette première série qui sera augmentée de 8 fables en 1671, est composée pour les enfants. La Fontaine y insiste sur ses intentions morales en écrivant dans son avant propos : « je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » Pour ce faire, il utilise deux méthodes : La Satire (« Je tache d’y tourner le vice en ridicule, / Ne pouvant l’attaquer avec les bras d’Hercule ») et le contraste (« J’oppose quelque fois, par une double image, / Le vice à la vertu, la sottise au bon sens ».) Quant au récit dans ces fables, c’est pour soutenir la morale, car comme il l’écrit dans la préface du livre VI,

« Une morale nue apporte de l’ennui ;

Le conte fait passer le précepte avec lui.

En ces sortes de feintes, il faut instruire et plaire

Et conter pour conter me semble peu d’affaire. »

Dans ce recueil qui nous intéresse, la Fontaine emprunte ses thèmes de ses prédécesseurs comme le grec Esope (VI siècle avant JC) et le latin Phèdre (15 avant JC – 50 après JC). D’ailleurs le titre de ce premier recueil « Fables choisies, mises en vers par M. de la Fontaine », montre aisément qu’il se présente comme le continuateur de ces fabulistes anciens. En plus, les fables de ce premier recueil, n’ont pas reçu beaucoup de modifications contrairement aux fables qui vont suivre dans le second recueil.

  • Le second recueil

Il comprend 104 fables réparties en 06 livres (livre VII à XII) comme dans le premier recueil. Les cinq premiers livres, publiés en 1678 sont dédiés à Madame de Montespan, une des protectrice du fabuliste ; en 1694, un douzième livre s’y ajoute. Dans ce second recueil, précédé d’un avertissement, La Fontaine avoue sa dette en vers les conteurs orientaux comme L’indien Pilpay. Conçue dans la sagesse et l’expérience, les fables de ce recueil sont plus longues et la technique d’ensemble plus élaborée. En outre, le point de vue du fabuliste est beau plus satirique qu’il ne l’a été dans son recueil précédant.

B- LA FABLE, UN GENRE VIEUX COMME L’HUMANITE

Jean de la Fontaine n’a pas crée la fable. Elle remonte à la plus haute antiquité. Depuis toujours, les hommes ont aimé se raconter de belles histoires, imaginés des sujets destinés à rendre indirectement compte des réalités qui les préoccupent. La fable fait d’abord partie de la tradition orale : elle se transmet de génération en génération et devient ainsi le support de la sagesse populaire comme le conte. Elle prend un grand développement en Orient et, bientôt avec l’appui de l’écriture, s’affirme comme un genre littéraire à part entière. Parmi les fabulistes les plus connus de l’antiquité, on peut citer le Grec Esope (VI siècle avant JC) qui en composa 358, rédigées en prose ; le latin Phèdre (15 avant-50 après JC) s’illustra aussi dans ce genre.

Au moyen âge, les français maintiennent la tradition à travers de nombreux recueils appelés Ysopets (« Petits Ésope »), qui ne sont que de simples adaptations des apologues grecs. Marie de France, par exemple, écrivit au 12 siècle une centaine de fables en vers octosyllabiques.

Le 16 siècle multiplie les traditions dEsope. De nombreux écrivains comme Rabelais parsemèrent leurs ouvrages de fables. En 1580, Montaigne insiste dans ses Essais, sur le caractère sérieux de la fable. Les poètes comme Clément Marot (1496-1544) et Mathurin Régnier (1573-1613) s’y exercèrent à leur tour.

La Fontaine, n’innove donc pas le genre. Bien plus, il emprunte la plupart du temps, ses sujets à ses prédécesseurs. Alors, pourquoi a-t-il acquis une telle réputation ? Comme beaucoup d’écrivains, il la droit à son expression, à la manière dont il traite, dont il interprète une matière qui n’est pas lui.

C- LA FONTAINE ET LE RENOUVELLEMENT DE LA FABLE

a/ Qu’est-ce qu’une fable pour LA FONTAINE

La fable est un petit récit en vers destiné à démontrer un précepte, une vérité générale ou une moralité. Elle délivre donc un enseignement et poursuit un but didactique. Cette fonction, elle l’exerce de façon plaisante, agréable. Pour y parvenir, elle se set d’exemples particulièrement parlants et utilise une grande variété d’expressions. La fable comporte :

  • un récit alerte et vivant,
  • des personnages, fruits de l’imagination (hommes, bêtes, végétaux ou objets) mais aussi copies conformes de l’être humain réel ;
  • des dialogues qui permettent de faire parler directement les personnages mis en scène
  • des descriptions pittoresques des comportements et des lieux
  • un précepte final qui dégage la moralité à retenir.

La fable de la Fontaine unit étroitement fiction et réalité. Les situations et les acteurs des récits sont entièrement inventés, mais ils sont révélateurs de problèmes réels qui concernent l’être humain et sont porteurs des opinions personnels de l’auteur. La légèreté apparente du propos, dissimule donc une profondeur de réflexion et parfois même, un lyrisme inspiré.

b/ Quelles sont les raisons de la Fable ?

Le mélange de la réalité et de la fiction est d’abord la conséquence de la censure. Au XVII siècle, il n’est pas toujours bien de dire ce que l’on pense. Il est dangereux, en particulier, de porter un jugement sur le pouvoir établi : le risque est grand pour l’écrivain insuffisamment prudent de voir son livre interdit et d’être lui-même inquiété. Les bêtes des fables, peuvent critiquer ou être critiquées. Même si les allusions sont transparentes, ce ne sont que des bêtes. Par exemple, la chauve souris, si elle représente ceux qui changent de position au gré des circonstances, n’est qu’une chauve souris (voir la chauve souris et les deux belettes). De même, le lion vaincu par le moucheron, s’il symbolise le roi, est, avant tout un lion (voir le lion et le moucheron).

En plus de ce que nous venons de dire, on peut ajouter que la fable répond à une autre exigence plus profonde de l’homme. En effet, les écrivains ont toujours éprouvé le besoin de prendre leurs distances par rapport à la réalité. Transposer, c’est là une des nécessités de l’art.

Il n’est donc pas surprenant de constater l’attrait exercé par ce genre qui a su bien marier l’utile à l’agréable qui répond si bien aux motivations plus ou moins conscientes du lecteur. Avec la Fontaine, la fable s’adresse désormais à tout le monde et elle est devenue, grâce à son génie, un genre littéraire majeur qui brasse des thèmes très divers.

D- LES THEMES

En fin observateur, les fables ont permis à la Fontaine de développer de nombreux thèmes parmi lesquels on peut retenir :

  • Les animaux

C’est le thème fondateur des Fables. La fiction animale, qui repose essentiellement sur la      personnification, permet à la Fontaine de parler indirectement des hommes et de brosser une satire des conduites humaines. Les animaux empruntent aux hommes de nombreux traits (apparences physiques, mœurs, caractère, comportements, parole, situations) mais conservent la marque fondamentale de leur origine. Cette association des deux registres donne à la fable toute son originalité.

  • La morale

Les Fables de la Fontaine traitent de grandes questions morales comme l’amour, l’amitié, l’ambition, la justice, la mort etc. Prenant appui sur la fiction animale (« je me sers d’animaux pour instruire les hommes » dédicace au Dauphin), La Fontaine refuse le dogmatisme et utilise le détour du conte pour délivrer son message. « Une morale nue apporte de l’ennui ; /Le conte fait passer le précepte avec lui » écrivit-il dans la préface du livre VI. La morale est abordée dans les fables sous une forme à la fois poético-narrative (mise en situation, récit) et didactique (moralité). C’est donc dire le rôle éducatif des fables particulièrement celles du premier recueil composées pour les enfants.

  • La société du XVII siècle

Par sa peinture des différents milieux sociaux, La Fontaine s’inscrit dans la lignée des moralistes de son temps. Mis en scène dans leur environnement respectif, le roi et les courtisans, mais aussi les paysans et les marchands sont présentés dans des situations typiques à valeur historique. Sur un plan esthétique, la forme concise de la fable donne à cette peinture de la société toute sa force argumentative. Avec ses fables, la Fontaine a été l’un des plus grands écrivains, à avoir fait avec exactitude, la peinture des mœurs sociales de son époque.

  • L’engagement politique

L’instinct de domination qui se manifeste à l’intérieur de toute société constitue un grave obstacle au bonheur. Au fil des Fables, La Fontaine tend à s’engager politiquement, à porter un jugement sur l’organisation sociale et sur les supports du pouvoir. Il peut, sans crainte de la censure, énoncer ses critiques et proposer des solutions, en mettant en scène des animaux qui sont en fait, des décalques fidèles des hommes.

Il souligne les ridicules dans les comportements, comme ceux de ces grenouilles qui croient en la vertu d’un gouvernement fort (« les grenouilles qui demandent un roi »). Il dénonce les injustices qui pervertissent la société de son temps ; met en cause le rôle du juge et les fondements de la propriété. Après avoir discrètement montré dans « l’ode au roi pour M. Fouquet », l’ingratitude des grands envers leurs serviteurs, il révèle les abus d’un pouvoir qui contraint ceux qui le subissent à se renier pour sauver leur vie (« la Sauve souris et les deux belettes »). Dans une analyse déjà moderne, il s’élève contre la domination des peuples forts sur les peuples faibles ; il dévoile comment les puissants exercent leur autorité pour défendre leurs intérêts individuels, au lieu d’assumer le salut collectif : la grue désignée comme reine des grenouilles les mange au lieu de les protéger (« les grenouilles qui demandent un roi ») ; le chat appelle à juger un différend, croque les deux plaignants (« le chat, la belette et le petit lapin »). Bien plus, La Fontaine constate la perverse connivence des opprimés qui acceptent des exactions des oppresseurs. Dans « les animaux malades de la peste », l’âme s’offre lui-même comme victime expiratoire.

  • La recherche du bonheur

Le thème du bonheur est au centre des fables de la Fontaine. Il développe toute une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers, sur les moyens qu’il utilise pour vivre au mieux sa vie. « Le loup et le chien » montre la difficulté de concilier confort et liberté. « La Besace » révèle comment chacun essaie de trouver son équilibre en se fixant sur les défauts des autres pour ne pas voir les siens. « La mort et le bucheron » souligne l’attrait de la vie et la peur de la mort, malgré l’accablement de la misère.

  • Le lyrisme

Les Fables sont un recueil ou beaucoup de thèmes lyriques ont été développés. Parmi eux, le thème de la nature occupe une place importante. Il est présent dans l’évocation de l’environnement ou évoluent les personnages : campagne endormie par l’hiver dans « la Mort et le bucheron », milieu aquatique dans « les Grenouilles qui demandent un roi » ; nature riante et odorante dans « le Chat, la belette et le petit lapin ».

Le thème de la souffrance humaine apparait à plusieurs reprises. « La mort et le bucheron » est un cri de révolte contre le malheur des individus ou des peuples. Le thème de la mort pose, lui aussi, le problème de la destinée de l’homme : elle se présente comme une fin naturelle et inéluctable.

E- LE STYLE DES FABLES

Par l’art de l’expression, La Fontaine se hausse au niveau des plus grands écrivains. Nul que lui, n’a réalisé plus parfaitement une adaptation totale de la forme à l’idée. Son style évoque tous les aspects de la réalité concrète traduit toutes les nuances de la pensée et de la sensibilité.

Les récits de la Fontaine son brefs, mais par la propriété, le relief, la valeur expressive de son style, il arrive à créer une impression d’abondance, à évoquer toutes sortes de scènes, à enrichir de mille nuances la peinture des sentiments. La densité de son expression fait sa brièveté n’a rien de commun avec la sécheresse de ses modèles antiques. D’ailleurs, on trouve chez lui tous les tons : narratifs, tragique, comique, épique, lyrique, satirique, burlesque… il passe d’un ton à l’autre avec une souplesse qui nous charme.

Les Fables comme les contes de la Fontaine sont tous écrit en vers variés. Il a su utiliser toutes les ressources du vers. Il adapte la longueur du vers à son sujet, varie régulièrement la longueur des vers dans ses fables ; crée des enjambements et des rejets, utilise des coupes secondaires, use de l’harmonie imitative créant ainsi des effets de rythme et de rime. Sa versification est à elle seule, une peinture. Le style du fabuliste est très particulier et totalement différent de celui de ses prédécesseurs. En vérité, on ne peut étudier aucune fable de la Fontaine sans accorder la plus grande attention à la mise en œuvre littéraire, car, chez la Fontaine, le moraliste, le peintre de la société, le philosophe sont toujours inséparables de l’artiste.

F- LA PHILOSOPHIE DES FABLES

Malgré le constat da la misère humaine, il se dégage des Fables de la Fontaine une philosophie sereine. L’univers n’est pas si mal construit. Dieu sait ce qu’il fait : « Le Gland et la Citrouille » en apporte la démonstration amusante, le comportement des bêtes douées d’esprit le confirme. A l’homme lancé dans la quête du bonheur, la Fontaine propos un art de vivre fait d’un mélange d’épicurisme et de stoïcisme, de désir de profiter de la vie et de la volonté de maitriser son destin. Il convient de vivre libre (« le Loup et le Chien »), de jouir de l’existence d’un bonheur simple et insouciant (« Le savetier et le financier ».) Certes il faut tenir compte des autres, ne pas se replier sur soi-même (« la Besace ») ; mais il faut aussi savoir refuser l’aliénation de l’engagement, dominer tout ce qui perturbe l’équilibre, comme la douleur et la mort. C’est ainsi que la vie se déroulera calme et paisible. Et à son crépuscule, le sage pourra dire :

« Quand le moment viendra d’aller trouver les morts,

J’aurai vécu sans soins mourrai remords. »

(« Le songe d’un habitant du Mongol »).

CONCLUSION

Les Fables sont l’œuvre de toute une vie. De la première édition qui date de 1668, l’édition posthume de 1696 ; prés de trente années se sont écoulées, douze livres sont publiés, les fables s’ajoutent aux fables et les thèmes les plus divers se succèdent. C’est à l’issue d’une lente maturation que la Fontaine a laissé cet ensemble, fruit de ses méditations et de ses observations.

Dans ses Fables, la Fontaine peint « la société du XVII siècle, la société française, la société humaine. » Contemporain de Molière, de la Rochefoucauld et de la Bruyère, il porte sur le monde le regard critique des moralistes du XVII siècle. Toute fois, s’il dénonce les excès et les erreurs de son époque ; notamment l’hypocrisie des courtisans, les excès du pouvoir, il condamne de manière générale les vices attachés à la nature humaine : l’avarice, l’envie, la lâcheté, etc. La morale de ses Fables, qui subsiste souvent sous forme de proverbe, est l’expression d’une sagesse populaire proposant un code de conduite fondé sur le bon sens. Elle développe un art de vivre à l’usage de l’honnête homme.


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