LA DÉCOLONISATION EN ANGOLA
INTRODUCTION
L’Angola est la plus vaste des colonies portugaises (1.246.700 km2) mais également la plus riche sur le plan agricole et minier en Afrique. Elle est peuplée de 6.200.000 habitants seulement en 1974.Comme en Guinée-Bissau, le Portugal entendait y mener une politique d’assimilation. Jusqu’en 1961, la majorité des autochtones angolais n’avait pas tous les droits de citoyens de la métropole. La loi de 1933 avait accordé à ces populations le statut d’indigénat. Devant cette volonté manifeste de rien changer, une lutte armée va s’engager entre les nationalistes angolais et le Portugal.
I- LA 1ere GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE : FEVRIER 1961-OCTOBRE 1974
Les débuts de la lutte des nationalistes pour l’indépendance datent de février 1961. Mais la singularité de cette lutte armée demeure essentiellement dans la division des nationalistes angolais. En fait c’est trois mouvements de libération nationale qui luttent non seulement contre le colonisateur portugais mais aussi entre eux : il s’agit du Mouvement Populaire de Libération de L’ANGOLA (M.P.L.A. ) formé en 1956 à Luanda et d’idéologie communiste, du Front Nationale de Libération de L’ANGOLA (F.N.L.A.) fondé en 1954 à Léopoldville et de L’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’ANGOLA ( U.N.I.T.A.) fondée en 1966 par Jonas Savimbi, un dissident du F.NL.A.
En février 1961 des militants du M.P.L.A. lancent une attaque contre la prison de Luanda capitale de l’Angolais). En mars 1961, les populations Bakongos (Nord Angola) s’insurgent contre les planteurs portugais qui gèrent les plantations de café (1800 européens tués). Cette insurrection a été fomentée par l’Union des peuples du nord de l’Angola (qui s’appellera plus tard F.N.L.A.). Dans l’ensemble, après quatorze années de guérilla les résultats militaires ne sont pas favorables aux nationalistes angolais à cause des guerres internes entre mouvements. Les forces portugaises continuent d’occuper les principales villes de la colonie. Le coup d’état survenu au Portugal le 25 Avril 1974, permet l’ouverture des négociations avec les mouvements de libération nationale. Le 6 Mai 1974 un cessez le feu est annoncé et des accords sont conclus avec l’U.N.I.T.A. en Juin et en Octobre avec les deux autres mouvements. Le 10 Janvier 1975 à ALVOR au Portugal, sont signés les accords d’indépendance de l’Angola, mais prévue pour le 11 Novembre 1975, l’enclave de CABINDA faisant partie intégrante du pays. En attendant un gouvernement de transition est mis sur pied, dirigé par le général portugais Silva CARDOSO et comprenant six ministres issus de chaque mouvement. Mais très tôt, l’unité des nationalistes va voler en éclat.
II- LA 2eme GUERRE DE LIBERATION ET LA VICTOIRE DU M.P.L.A : MARS 1975-FEVRIER 1976
L’Angola va connaître des troubles internes en raison de la mésentente entre le M.P.L.A. et les deux autres mouvements nationalistes. Le 26 Mars 1975, les combattants du F.N.L.A. et ceux du M.P.L.A. s’affrontent à Luanda. En Juillet 1975, le M.P.L.A. lance une offensive vers l’Est et l’Ouest du pays et en Septembre, il arrive à contrôler 11 des 16 chefs-lieux de district du pays. Il contrôle dès lors le pétrole du Cabinda et le port de Luanda.
En octobre 1975, le F.N.L.A. au sud reprend l’offensive. La guerre devient un affrontement Est Ouest car les USA et leurs alliés Sud-africains et Zaïrois soutiennent l’U.N.I.T.A. et le F.N.L.A., tandis que Cuba et l’Urss se battent aux côtés du M.P.L.A. Le 10 novembre 1975, Silva Cardoso proclame l’indépendance de l’Angola comme prévu, mais en pleine guerre civile. Lorsque le Portugal quitte le pays, chaque mouvement nationaliste proclame sa propre République : le M.P.L.A. proclame à Luanda la République Populaire d’Angola alors que le F.N.L.A et l’U.N.I.T.A proclament à Ambriz la République Populaire et Démocratique de l’Angola. La guerre s’achève en février 1976 par la victoire du M.P.L.A. que l’URSS et Cuba continuent de soutenir alors que les USA ont retiré leur soutien au F.N.L.A. et à l’U.N.I.T.A. depuis Décembre 1975. L’Etat créé par le M.P .L.A devient membre de l’OUA le 10 février 1976, et le 17 février il est reconnu par C.E.E et le Portugal.
CONCLUSION
Fatigué par près de quatorze années de guerres coloniales, le Portugal évacue la Guinée-Bissau fragilisée par les divisions internes et où tout est à reconstruire, et lâche l’Angola en pleine guerre civile. Le M.P.L.A. parvient à s’imposer comme autorité mais ne peut empêcher la poursuite de la guerre civile qui se termine effectivement avec la mort du chef de l’U.N.I.T.A Jonas Savimbi, le 22 février 2002.