LA DESCRIPTION ET LE PORTRAIT
La description, c’est le fait de dire ce que l’on voit, ce que l’on observe. Il s’agit donc de bien regarder pour bien se souvenir de ce que l’on va décrire. On peut décrire un paysage, un objet, un lieu, un évènement… ou encore un personnage : dans ce cas on parle de portrait.
En dehors de la vue, les différents organes de sens sont parfois nécessaires dans la description : l’odorat (ce que l’on sent), l’ouïe (ce que l’on entend), le toucher (ce que l’on sent physiquement) et le goût (ce qui permet de connaitre la saveur de quelque chose).
I – LA DESCRIPTION :
1 – Comment faire une description :
a – L’organisation de la description :
La description doit être organisée selon un ordre qu’il faut observer. Par exemple, quand on se déplace et qu’on découvre le paysage, on peut utiliser les adverbes de temps comme d’abord, ensuite, enfin. On peut aussi commencer par ce qui est le plus près, ensuite évoluer vers ce qui est le plus éloigné ou faire l’inverse. On peut aussi aller de la gauche vers la droite, ou du milieu vers le bord, de bas ou haut, de gauche à droite, du premier plan à l’arrière-plan, etc.
b – La langue de la description :
La description doit mettre en valeur certains points plus importants : il faut donc bien utiliser des champs lexicaux dominants (un champ lexical est un ensemble de mots, d’expressions qui renvoient à une même idée, un même thème). La description utilise souvent le champ lexical de la perception à travers les cinq sens. Le vocabulaire utilisé doit être précis.
En outre, pour mieux caractériser ce qu’on décrit, pour donner plus d’informations, on peut utiliser beaucoup d’expansions du nom: des adjectifs qualificatifs en fonction d’épithètes du nom, des groupes nominaux prépositionnels (introduits par une préposition) en fonction de compléments du nom, des subordonnées relatives et aussi des adjectifs épithètes détachés (séparés par une virgule).
c – Le temps utilisé :
L’imparfait et le passé composé sont les temps les plus utilisés dans la description ; mais on peut aussi utiliser le présent de l’indicatif dans certains cas.
d – Quelques outils pour bien décrire :
Pour bien décrire, Il faut :
- enrichir la description par des champs lexicaux appropriés ;
- caractériser l’objet ou le lieu décrit par des adjectifs qualificatifs, des compléments du nom, des subordonnées relatives,
- organiser l’espace en différents plans : de haut en bas, de gauche à droite,
- employer des indicateurs spatiaux et des mots de liaison appropriés ;
- éviter les « il y a », les « se trouve », les « on voit », et employer des verbes vivants, expressifs (d’action, de mouvement, d’attitude) ayant pour sujets grammaticaux les éléments décrits.
- privilégier l’emploi du présent atemporel (de vérité générale), le temps de la description étant « statique», à la différence du temps de la narration qui est « dynamique ». Il faut aussi employer l’imparfait de l’indicatif, le passé composé, temps de la description par excellence.
- jouer sur le vocabulaire de la lumière, de la couleur, la forme, etc.
- utiliser des phrases de type déclaratif et de forme affirmative…
- utiliser les connecteurs logiques ;
2 – La description dans le récit :
a – Signification de la description dans le récit :
Une description est le plus souvent un arrêt dans le récit. Elle sert à faire percevoir au lecteur le cadre ou des éléments du cadre dans lequel se déroule une action. Une telle description peut faire comprendre une situation historique, un milieu social, un paysage et son atmosphère, etc.
b – Où se place la description dans le récit ?
Ø Au début du récit :
On décrit le lieu où va se dérouler l’action. Cela peut être un paysage extérieur (une forêt, une montagne…) ou un lieu fermé (une maison ou une de ses pièces…).
Ø À l’intérieur du récit :
La progression du récit peut entraîner un changement de lieu qui peut être décrit par le narrateur. Aussi, lorsqu’un personnage se déplace, avance ou lorsqu’il arrive pour la première fois dans un lieu important pour l’action, la description suit généralement son regard et son avancée.
c – Le point de vue :
Il ne faut pas oublier de vérifier le point de vue narratif utilisé pour mieux saisir la portée de la description. Le narrateur omniscient (= qui sait tout) peut tout voir, tandis que le narrateur utilisant un point de vue interne nous fait découvrir en même temps que lui.
d – Objectivité ou subjectivité de la description dans le récit :
La description peut être objective ou subjective.
Ø La description objective :
La description objective sert à décrire les objets et les choses comme ils sont, sans ajouter des remarques personnelles. Pour faire une description objective, il faut :
- choisir un point de vue externe, c’est-à-dire que celui qui décrit ne peut pas faire part de ses sentiments, impressions, réflexions, intentions, C’est une description neutre.
Ø La description subjective :
La description subjective sert à traduire les sentiments du personnage qui regarde. Il décrit tout en évoquant ses sentiments. Pour faire une description subjective, il faut :
- employer le présent actuel ou atemporel ou l’imparfait de
- enrichir la description par le champ lexical de l’affectivité, des émotions, des sentiments,
- employer des adverbes qui marquent l’intensité, l’émotion…
e – L’intention de l’auteur :
Il faut bien observer le vocabulaire employé pour connaître l’intention de l’auteur : veut-il valoriser ce qu’il montre, le critiquer, etc… ? Que veut-il souligner de particulier ?
II – LE PORTRAIT :
1 – Définition :
On parle de portrait quand il s’agit de faire la description d’une personne, d’un animal…
On distingue le portrait physique (l’extérieur) qui suit aussi une organisation logique et sélectionne des détails plus significatifs et le portrait moral (les traits de caractère, la personnalité). On parle aussi de portrait en action, quand les actions du personnage (dans un texte narratif donc) permettent de mieux déterminer sa personnalité. Cela permet de rendre le texte plus vivant.
2 – Des conseils pour bien faire un portrait :
On peut d’abord commencer par évoquer l’âge de la personne (adolescent, jeune, vieux…) puis sa taille (trapu, haut…) ensuite la masse (mince, gros, ventru, obèse, corpulent…) enfin l’attitude (leste, souple, gracieux, prompt…).
On fait ensuite le portrait physique proprement dit avec des détails se rapportant…
- aux traits du visage,
- à la forme du corps,
- aux vêtements,
- aux gestes et aux jeux de physionomie (traits du visage exprimant le tempérament, le caractère d’une
- à la
On termine enfin par le portrait moral avec des détails correspondant au caractère du personnage. On peut faire ce portrait de deux façons :
- de façon directe, en nommant le trait de caractère exprimé ;
- de façon indirecte en choisissant des traits physiques qui évoquent des sentiments ou des traits de caractère ; il est également possible de faire agir le personnage décrit.
3 – Des procédés pour faire un portrait :
On peut commencer par faire, au brouillon, le signalement de la personne, c’est à dire l’ensemble des indications qui permettent de la reconnaître.
a – Son état civil :
- son nom, son âge,
- son milieu : lieu de vie (ville, village, ), profession
b – Ses traits physiques :
- Sa silhouette (grande, corpulente, droite, courbée, maigre, ).
- Les détails de son Ils peuvent se rapporter au visage, au corps, aux vêtements, à la voix, aux attitudes, aux gestes, etc.
c – Ses traits de caractère :
Il faut aussi penser à réaliser le portrait moral du personnage. Les traits de caractère permettent de connaître le héros de façon plus intime : on peut d’emblée expliquer sa personnalité ou la faire deviner au fur et à mesure de l’histoire par son comportement, sa façon de parler, etc. En effet, le caractère d’un personnage est le plus souvent suggéré par le geste, l’expression du visage, la façon de parler, par une occupation habituelle, par un acte exemplaire…
Mais on doit aussi parler :
- des qualités intellectuelles du personnage (instruit, cultivé, intelligent, sage, lucide, ..).
- des qualités morales (généreux, charitable, loyal, honnête, franc, aimable, ..).
- des défauts intellectuels (illettré, analphabète, inculte, idiot, débile…).
- des défauts moraux (impoli, avare, hypocrite, curieux, arrogant, ..).
Il faut aussi brosser le portrait en action de la personne, c’est-à-dire la présenter en train d’agir. Le portrait en action peut éclairer sur le caractère du personnage.
4 – Le vocabulaire du portrait :
a – Le vocabulaire du visage :
- les cheveux, le front, les sourcils, les arcades sourcilières, les paupières, les yeux, la pupille, l’iris, les oreilles, le lobe, le nez, les joues, les pommettes, les tempes, la bouche, la commissure des lèvres, le ..
b – Les adjectifs et expressions pour qualifier :
- le visage : rond, carré, plein, épanoui, élégant, noble, ..
- le teint : blême, bronzé, clair, éclatant, frais, ..
- les cheveux : blancs, blonds, cendrés, gris, noirs, roux, clairsemés, crépus, drus, frisés, hérissés, lisses, ondulés…
- le front : bas, bombé, étroit, haut, lisse, ridé…
- les sourcils : arqués, bien dessinés, broussailleux, droits, en accent ..
- les yeux : noirs, brillants, écarquillés, enfoncés, étincelants, exorbités, froids, ..
- le nez : aquilin, bosselé, court, droit, écrasé, en trompette, épaté, fin, large, long…
- les joues : creuses, lisses, pâles, ..
- les oreilles : collées, décollées, grandes, petites, percé…
- les lèvres : charnues, fines, minces, pincées…
- le menton : avancé, pointu, ..
c – Le vocabulaire du corps :
– Les noms : tête, cou, nuque, poitrine, tronc, épaules, bras, aisselles, poignets, mains, doigts, ventre, nombril, bassin, hanches, cuisses, fesses, genoux, rotules, mollets…
d – Les adjectifs pour qualifier une allure, une attitude, une particularité physique :
affecté, chétif, costaud, décharné, dégingandé, désinvolte, élancé, élégant, fort, grand, gras, gros, mince, musclé, obèse, osseux, petit, robuste, souple…