INFLUENCES DES FACTEURS ABIOTIQUES SUR LES ÊTRES VIVANTS
INTRODUCTION
La répartition des êtres vivants sur la terre ne se fait pas au hasard. Les êtres vivants occupent un milieu quand celui-ci a des conditions de vie qui lui sont favorables. Ces conditions sont les facteurs climatiques et édaphiques.
I- INFLUENCE DES FACTEURS CLIMATIQUES SUR LES ÊTRES VIVANTS
Les facteurs climatiques peuvent avoir une influence sur les êtres vivants. Parmi ces facteurs nous avons : la température, la lumière, le vent, la pluviosité et l’humidité relative de l’air.
I-1. Influences de la température
Chez la chenille (Lymantria monacha) et en général chez tous les animaux, on peut définir une température létale inférieure au-dessous de laquelle la vie est impossible, une température létale supérieure au-dessus de laquelle la vie est impossible et une température optimale qui permet des activités maximales. Entre la température optimale et les températures létales se trouvent des températures tolérables qui permettent une activité réduite. Mais certains animaux arrivent à surmonter les températures défavorables en adoptant différents comportements :
- soit ils migrent vers d’autres zones où il y a des températures favorables ;
- soit ils entrent en vie ralentie (la vie ralentie pour lutter contre les températures chaudes est l’estivation, alors que l’hibernation est la vie ralentie pour lutter contre les températures basses).
I-2. Influences de la lumière
La lumière agit sur les êtres vivants à travers sa durée et son intensité. Chez les animaux, les activités sont importantes pendant le jour que pendant la nuit (homme), mais certains animaux l’activité est beaucoup plus importante que pendant la nuit (rat, chauve-souris…).
L’intensité de la lumière permet de distinguer :
- des plantes d’ombres, les sciaphiles qui ont besoin d’une faible quantité de lumière pour atteindre développement maximal ;
- des plantes de lumière, les héliophiles qui ont besoin d’une forte quantité de lumière pour atteindre un développement maximal.
I-3. Influences du vent
Le vent a un effet sur la pollinisation de certains végétaux (anémogamie), la dispersion des graines et également sur la forme du port de certaines plantes de zones très ventées. Quand il est intense, le vent réduit l’activité des animaux volants (oiseaux, moustiques…).
I-4. Influences de la pluviosité
carte de répartitions des végétaux en Afrique montre qu’il y a des forêts et une faune très diversifiée (éléphant, gorille, python…) dans les zones à forte pluviométrie, dans les zones à pluviométrie moyenne se développent des savanes où vivent des animaux spécifiques (lions, girafe, phacochères…) et les zones à pluviométrie faible où se développe un désert, la faune est pauvre (chameau, fennec…).
Remarque 1 : Les végétaux adaptés aux milieux secs sont appelés xérophytes. Parmi les xérophytes ont distingue les sclérophytes et les plantes grasses.
- Les sclérophytes sont des plantes épineuses, buissonnantes à petites feuilles coriaces et semblant desséchées Zizyphus mauritiana (Jujubier).
- Les plantes grasses ont des tiges et des feuilles riches en eau et en chlorophylle (Opuntia).
Pour lutter contre la sécheresse ces plantes augmentent leur capacité d’absorption d’eau ou réduisent leur perte d’eau par évaporation.
- Augmentation de la capacité d’absorption d’eau en ayant soit un système racinaire pivotant avec une racine principale très profonde cherchant l’eau en profondeur (Annona senegalensis) ou un système racinaire latéral dont les racines se développent près de la surface (Bridellia ferruginea) et sont capables d’absorber le peu d’eau de rosée matinale avant son évaporation.
- Réduire leur perte d’eau par évaporation soit en perdant leurs feuilles (majeur partie des plantes), soit en ayant des feuilles transformées en épines ou réduite (Opuntia), soit en ayant des stomates enfoncés dans des cryptes pourvues de poils et une cuticule recouvrant une grande partie de la feuille (Laurier rose). D’autre sont capables de retenir leur eau grâce à une forte concentration de substances dissoutes dans leurs tissus exerçant ainsi une forte pression osmotique.
Remarque 2 :Les types biologiques de Raunkiaer ont été définis en fonction de l’adaptation des plantes à la saison défavorable (saison froide ou saison sèche). Les plantes sont classées selon leur aspect général. On distingue :
I-5. Influences de l’humidité relative de l’air
Les plantes et les animaux perdent plus d’eau par évapotranspiration quand l’humidité relative de l’air est faible.
II- INFLUENCE DES FACTEURS ÉDAPHIQUES SUR LES ÊTRES VIVANTS
A l’image des facteurs climatiques, les facteurs édaphiques ont également une influence sur la répartition des êtres vivants.
II-1. Influences du sol
Le sol agit sur la répartition des animaux et les végétaux de diverses manières.
II-1-1. Influences sur les animaux
Le sol agit sur les animaux à travers sa granulométrie, son pH et ses constituants chimiques.
II-1-1-1. Influences de la granulométrie
L’analyse de l’histogramme montre que le carabe 1 est plus abondant dans les sols argileux que dans les sols sableux, alors que le carabe 2 est abondant dans les sols argileux et sableux. Donc nous pouvons en déduire que le carabe 1 préfère les sols argileux dont la granulométrie est fine, alors que le carabe 2 est indifférent à la granulométrie du sol.
II-1-1-2. Influences du pH
L’observation des galeries creusées par le lombric (ver de terre) montre qu’elles sont plus abondantes quand le pH du sol est égal à 8 que lorsqu’il est égal à de 4 ; 6 ou 12. On en déduit que le lombric préféré les sols dont le pH = 8.
II-1-1-3. Influences de la composition chimique
Ce tableau montre que les escargots sont nombreux dans les sols riches en calcaire, leur coquille est dure, alors qu’ils sont rares dans les sols pauvres en calcaire et leur coquille est fragile. On en déduit que les escargots préfèrent les sols riches en calcaire leur permettant d’avoir une coquille.
II-1-2. Influences sur les végétaux
La présence de végétaux dépend également de la granulométrie, de la composition chimique et du pH du sol.
II-1-2-1. Influences de la granulométrie
L’observation de ce schéma montre que l’espèce 1 se trouve sur les sols limoneux, alors que l’espèce 2 ne rencontre que dans les sols sableux. On en déduit que l’espèce 1 préfère les sols limoneux alors que l’espèce 2 préfère les sols sableux.
II-1-2-2. Influences du pH et de la composition chimique
Nous constatons sur ce tableau que les sols siliceux sont acides, alors que les sols calcaires sont basiques. Ce tableau de répartition des espèces végétales Aira preacox, Corynephorus canescens et Arabis hirsuta en fonction de la composition chimique et du pH du sol, montre que Aira preacox et Corynephorus canescens sont abondants sur les sols siliceux acides et rares sur les sols calcaires basiques, alors que Arabis hirsuta est abondante sur les sols calcaires basiques et rare sur les sols siliceux acides. Aira preacox et Corynephorus canescens préfèrent les sols siliceux acides, ce sont des plantes calcifuges acidophiles, alors que Arabis hirsuta préfère les sols calcaires basiques, c’est une plante calcicole basophile.
Par ailleurs, nous constatons dans la nature que les sols contenant de fortes concentrations de NaCl sont défavorables à la vie de la majorité des plantes. Mais certaines plantes halophiles, appelées halophytes, tolèrent les fortes concentrations de NaCl.
II-2. Influence de l’eau
L’eau a une influence sur la répartition des animaux et des végétaux.
- Chez les animaux, on a des animaux aquatiques qui vivent constamment dans l’eau (poisson), des animaux terrestres et aériens qui ne peuvent pas vivre dans l’eau (l’Homme) et des animaux qui peuvent vivre dans les deux milieux (amphibiens).
- Chez les végétaux, on a une répartition en fonction d’un gradient d’humidité décroissant, ce qui se traduit par une zonation de la végétation autour des mares, étangs et lacs. Ainsi nous avons :
Les hydrophytes ou plantes hydrophiles : plantes aquatiques entièrement immergées (Myriophylleto) ou dont les feuilles sont flottantes (nénuphars).
Les hygrophytes ou plantes hygrophiles : plantes dont la base est immergée (Phragmites, Typha).
Les mésophytes ou plantes mésophiles : plantes souvent entièrement émergées qui sont poussent sur des sols très spongieux (Cladium).
Les xérophytes ou plantes xérophiles : plantes constamment émergées et supportant des périodes de sécheresse plus ou moins longues.
II-3. Influences des êtres vivants sur le sol
Les êtres vivants peuvent modifier les caractéristiques et les propriétés du sol. En effet, la structure du sol peut être modifiée sous l’action mécanique des racines des végétaux, il en est de même pour les animaux qui en construisant leur habitat ou en se déplaçant, détruisent la structure du sol. Les végétaux à travers leurs feuilles mortes, les animaux à travers leurs excréments peuvent changer la composition chimique d’un sol en lui procurant de la matière organique et des sels minéraux pour le fertiliser. Les lombrics augmentent l’aération du sol qu’ils parcourent en creusant des galeries.