Histoire 2nd » LA TRAITE ARABE (origines, extensions, conséquences en Afrique et en Asie)

LA TRAITE ARABE (origines, extensions, conséquences en Afrique et en Asie)

INTRODUCTION

La traite arabe: Bien avant que l’Europe ne pratiqua le rapt de noirs contraints à une déportation forcée vers des lointains inconnus, avaient existé en Afrique des traites arabes (Orientale et transsaharienne) entre le VIIe et XXe siècle. Organisées par des Arabes en complexité avec des négriers Africains, les traites arabes furent toutes aussi violentes et dévastatrices pour l’Afrique et leurs descendants que la traite transatlantique. Elles perdurèrent pendant XIII siècles. Étant une invention du monde arabo-musulman, la traite négrière était devenue un fait universellement connu et qui n’est donc pas spécifique aux peuples noirs. Celle-ci a causé d’importantes conséquences surtout sur le plan social avec la déportation forcée de plus de quinze millions d’âmes.

I.LES ORIGINES DE LA TRAITE ARABE

La traite arabe aurait commencé en l’an 652, vingt ans après la disparition du prophète Mahomet, lorsque le général arabe Abdallah ben Sayd a imposé aux chrétiens de Nubie14 la livraison de 360 esclaves par an. La convention, très formelle, s’est traduite par un traité (bakht) entre l’émir et le roi de Nubie Khalidurat. Ce trafic n’a cessé dès lors de s’amplifier. Les spécialistes évaluent de douze à dix-huit millions d’individus, le nombre d’Africains victimes de la traite arabe entre le VIIe et XXe siècle.

Avec la complexité de négriers africains, le sort de ces esclaves, razziés par ces chefs noirs à la solde des marchands arabes, est dramatique. Après l’éprouvant voyage à travers le désert du Sahara en général, les captifs masculins étaient systématiquement castrés avant leur mise sur le marché alors les femmes captées se trouvaient à la merci de leurs bourreaux.

La traite arabe concerne toutes les périodes de l’histoire ainsi que toutes sortes de populations, mais sa source la plus importante se trouvait en Afrique. L’une des plus grands centres de concentration et de vente d’esclaves fut Tombouctou (Mali).

II. LES EXTENSIONS DE LA TRAITE ARABE 

En réalité, la traite s’est déroulée sur deux phases principales :

  • Une traite transsaharienne qui concernait les captifs de l’Afrique centrale et occidentale et :
  • Une traite orientale qui se déroulait sur les pourtours de la côte orientale jusqu’au océan

Ces deux traites, bien qu’elles se sont déroulées à des endroits distincts, formèrent ce que nous appelons traite arabe.

Les routes de la traite arabe ont peu évolué comparées à l’extension qu’a connu la traite transatlantique. Celle-ci déportait le plus souvent les razziés15 d’Afrique en suivant principalement quatre itinéraires :

  • Les routes terrestres de l’Afrique subsahélienne à travers le sahara vers le Maghreb et l’Égypte ;
  • Les routes maritimes de l’Afrique Orientale (mer Rouge et Océan Indien) et de l’Afrique centrale vers les sultanats du golfe Persique, la Mésopotamie, l’Inde et de la Chine… les captifs étaient transportés à partir d’enclaves commerciales établies sur la côte entre la Somalie et le
  • Les mers méditerranéennes (orientale et occidentale)

Au Sahara, les routes de la traite arabe étaient déterminées par la présence de point d’eau et suivaient les routes terrestres transsahariennes, est-ouest aussi bien que nord-sud. La traversée pouvait durer jusqu’à trois mois avec une grande mortalité.

Au XIXe siècle, des musulmans de confession chiite en provenance du Golfe persique se sont établis sur une île de l’Océan indien proche du littoral africain. Ils l’ont appelé Zanzibar et y ont créé de fructueuses plantations de girofliers sur lesquelles travaillaient des esclaves noirs du continent. En quelques temps seulement Zanzibar devient un important marché d’exportation d’esclaves à destination du Golfe arabo- persique ; la plaque tournante du trafic négrier initié par les arabes.

III. LES CONSÉQUENCES DE LA TRAITE ARABE

Si les conséquences de la traite transatlantique qui n’a duré quatre siècles semblent être inestimables aux yeux des spécialistes surtout Africains, les conséquence d’un rapt atroce de treize siècles sans interruption que les Arabes ont fait subir à l’Afrique subsaharienne, dépasseraient sans doute celles issues de la traite atlantique (XVIe et le XXe siècle). Elles sont nombreuses et ont concerné le plus le social, la politique et la démographie secteur le plus touché par ce crime ignoble.

  • En Afrique : une importante saignée démographique

L’anthropologue et économiste sénégalais Tidiane Ndiaye, dans son livre « Le génocide voilé », souligne à travers un passage sarcastique que « la plupart des millions d’hommes qu’ils (arabes) ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée ».

En effet, les razzias arabes en terre africaine ont causé une ponction humaine largement supérieure à celle de la traite transatlantique. Et le plus triste dans cette tragédie, est que la plupart des déportés n’ont jamais assuré de descendance, du fait de la castration massive que pratiquaient les Arabes sur les esclaves noirs. En dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités provenant du commerce triangulaire, un esclave avait au moins une valeur vénale car il devrait être productif et rentable à long terme contrairement à la traite arabe qui a semblé être une extermination.

En se basant sur les témoignages d’explorateurs comme Cameron, Stanley, le Dr Livingstone ou

Mgr Lavigerie et les travaux plus récents de l’américain Ralph Austin, l’anthropologue T. Ndiaye dans le Génocide Voilé nous apprend que, rien que pour le Sahara, plus de 9 millions de captifs africains ont été transportés dans des conditions inhumaines dont 2 millions ont péri au cours de la traversée. Quant à la traite orientale qui se déroulait dans les régions proches de l’océan Indien et de la mer Rouge, il est estimé à 8 millions le nombre de victimes qu’elle a causé. Ce qui porte l’estimation à plus ou moins de 17 millions de déportés.

Force est donc de reconnaître, que cette traite arabo-musulmane fut un véritable génocide de peuples noirs par razzias sanglantes, massacres et castration massive.

A titre de comparaison, si de nos jours près de 70 millions de descendants ou de métis d’Africains peuplent le continent américain, seule une infime minorité de Noirs a pu survivre en terres arabo- musulmanes.”

  • En Asie :

Pour le moment, je n’ai pas encore trouvé de document sur les conséquences de la traite arabe en Asie

CONCLUSION

En somme, par l’ampleur de la « saignée démographique », du désordre politique et de la ruine économique, la traite négrière a été un facteur de régression pour l’Afrique. Pendant des siècles, dépouillée de ses meilleurs fils, ce continent était entré dans une ténébreuse période d’arriération dont les av


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