Histoire 2nd » LA TRAITE ATLANTIQUE

LA TRAITE ATLANTIQUE

INTRODUCTION

Commencée au XVe siècle, la traite atlantique fut la seconde traite (capture et vente d’hommes réduits en esclaves), qui s’est déroulée en Afrique noire après celle menée par les arabes vers le XIIe siècle. Elle s’est faite suivant une direction triangulaire entre : Afrique, Europe et Amérique à travers l’océan Atlantique. Cette traite particulière des noirs issus d’Afrique au Sud du Sahara, a profondément affecté l’Afrique Noire. Elle a provoqué de nombreux bouleversements dans le domaine politique, économique et social des États africains dont les structures seront gravement déstabilisées.

I. QU’APPELLE-T-ON TRAITE ATLANTIQUE ?

On appelle traite atlantique, le commerce triangulaire qui s’est déroulée entre le XVème et le XIXème siècle. Elle a pris le relais de la traite arabe. En effet, la traite occidentale fut une traite des noirs menée au moyen d’échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, pour assurer la distribution d’esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde (continent américain), pour approvisionner l’Europe en produits de ces colonies et pour fournir à l’Afrique des produits européens et américains. Elle fut plus dynamique et plus étendue et les échanges (commerce et marchandage des esclaves) se faisaient soit à terre, soit sur le bateau.

Ce fut un commerce qui a beaucoup enrichi les marchands européens qui, après avoir vendu les esclaves en Amérique, chargèrent leurs navires de produits tropicaux (tabac, sucre, cacao, coton …).

1. Qu’est-ce qu’un esclave ?

Considéré comme un bien soumis à un maître, un esclave est un captif vendu à un acheteur, à qui il doit obéissance totale. La plupart de son temps, il était soumis à un travail forcé agricole ou domestique. Étroitement surveillé, fouetté en cas de refus de s’adonner aux taches (domestiques ou agricoles), l’esclave était un homme sans droits civiques. Juridiquement, il appartenait à son maitre, qui a un droit absolu sur lui. Durant la traite, beaucoup d’esclaves ont péri, ils mouraient d’épuisement, de mauvais traitements. Rares étaient les affranchis.

2.Comment était organisée la traite ?

Des navires européens pour la plupart quittèrent les ports négriers d’Europe (Liverpool, Nantes, Bordeaux …) puis firent escale en Afrique de l’Ouest où ils échangèrent des esclaves contre des produits européens (tabac, sucre, cacao, coton, pacotille, armes de mauvaises qualités …). La marchandise européenne fut étalée aux regards des courtiers et des intermédiaires africains. Ensuite les négriers européens payèrent les coutumes, c’est-à-dire des taxes d’ancrage et de commerce. Puis les deux parties se mirent d’accord sur la valeur de base d’un captif. Ce marchandage était âprement discuté.

Marqués au fer telles des bêtes sauvages et entassés dans les caves des bateaux, la traversée fut très pénible pour eux. Un grand nombre en périt. Les survivants furent vendus aux plus offrants.

II. LES ROUTES DE L’ESCLAVAGE 

Elle débuta en 1441 par la déportation de captifs africains vers la Péninsule ibérique. Ensuite les Portugais convoyèrent les esclaves vers les Caraïbes et l’Amérique. Progressivement, les Hollandais, les Anglais puis les Français organisèrent, à leur tour, leur propre traite.

En 1453, avec la chute de Constantinople, des foyers de traites furent mis sur pied en Afrique, initiés par le prince Henri le Navigateur. En effet, la première mise en vente de captifs noirs aurait eu lieu en 1444, dans la ville portugaise de Lagos.

Le Vénitien Alvise Ca Da Mosto organisa aussi deux expéditions en partance pour les côtes de l’Afrique subsaharienne en 1455 et en 1456 à la recherche d’esclaves (des captifs souvent mis en vente par des Rois Africains).

Outre les retombées économiques, les considérations religieuses furent d’emblée prégnantes, aux côtés de considérations politiques et commerciales dans l’ouverture de routes maritimes atlantiques. En 1442, puis en 1452, les papes Eugène IV et Nicolas V entérinèrent les conquêtes du roi Alphonse V de Portugal. Avec ce commerce, d’immenses fortunes se sont bâties et de nombreuses villes se sont développées : Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et surtout Nantes ainsi que des villes britanniques, hollandaises, portugaises.

III. L’IMPACT DÉMOGRAPHIQUE : UNE SAIGNÉE HUMAINE SANS PRÉCÈDENT

Bien que la traite arabe a impacté grandement sur le plan démographique, la traite atlantique n’en demeurait pas moins. Même s’il n’existe pas encore des statistiques officielles du nombre de déportés soutirés des terres africaines. Les moyens de locomotion, la frivolité du caractère de la traite et le dynamisme avec laquelle elle se faisait, on peut approximativement quantifier le nombre de déportés entre 40 à 100 millions. L’impact démographique de ce que le sociologue sénégalais Tidiane Ndiaye qualifie de

« génocide voilé » ne peut être quantifier avec exactitude car les archives font défauts. Au moment où certains avancent 40 millions de pertes humaines, d’autres multiplient ce chiffre par deux voire trois.

IV.L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

L’abolition de l’esclavage repose sur l’interdiction juridique de pratiquer l’esclavage. L’abolition concerne avant tout les vieilles colonies héritées de l’Ancien Régime, dont l’économie repose encore sur les grandes plantations sucrières. Elle prend donc son essor à partir du XVIIIe siècle, c’est-à-dire au siècle des lumières, là où la science, la raison et la liberté prennent le dessus sur la foi et les croyances.

L’abolition de l’esclavage dans les colonies Françaises est attribuée historiquement par le gouvernement provisoire de la IIe République, sous l’impulsion de Victor Schœlcher, mais beaucoup d’humanistes et philosophes ont contribué à la condamnation de la traite des noirs et de son abolition parmi lesquels on peut citer : Voltaire, Abbé Grégoire, Montesquieu, Voltaire et Rousseau. Ce sont les précurseurs de la pensée abolitionniste

CONCLUSION

Le commerce d’exportation d’esclaves originaires d’Afrique, en particulier la traite transatlantique, fut un phénomène unique à plusieurs égards. Son ampleur même, son étendue géographique et son régime économique sont autant de traits qui distinguent la traite des esclaves africains de toutes les autres formes de commerce d’esclaves.


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