MILIEUX NATURELS ET POPULATIONS
INTRODUCTION
L’Amérique Latine est un vaste ensemble géographique qui regroupe vingt-quatre (24) pays. Elle est constituée du Mexique, de l’isthme de l’Amérique centrale, de l’Archipel des Antilles et de l’Amérique du Sud. Cet ensemble couvre une superficie d’environ 22 millions Km2 et s’étire sur près de 12 000 km du Nord au Sud. Elle renferme des milieux naturels variés, une population aux origines diverses et inégalement répartie.
I- LES MILIEUX NATURELS
1- Les grandes unités du relief
Le relief de l’Amérique Latine comprend des montagnes jeunes à l’ouest, de vastes plaines au centre, des montagnes anciennes et des hauts plateaux à l’Est.
La cordillère des Andes située à l’ouest de l’Amérique du Sud constitue « l’épine dorsale » de tout le continent. Elle se présente au sud comme une étroite et haute barrière qui atteint 7010 m dans le massif de l’Aconcagua point culminant de toute l’Amérique. Partout dans les Andes, l’instabilité de l’écorce terrestre entraîne des séismes et des glissements de terrain.
L’isthme d’Amérique centrale est formé d’une seule chaîne de montagnes mais au Mexique, on retrouve de hauts plateaux ou Sierras encadrés par des massifs élevés.
Au centre du continent, s’étendent de vastes plaines alluviales. Ainsi, la seule plaine de l’Amérique couvre 3 500 000 km2. D’autres plaines comme celle de Grand Chaco, la pampa argentine de la Patagonie au Chili occupent une partie du cône sud. A l’Est, notamment dans la région de l’Amérique du Sud le bouclier guyanais et brésilien occupe de larges espaces. Le paysage correspond à celui de hauts plateaux à l’image du Mato Grosso au Brésil.
2- Des milieux naturels variés
L’Amérique Latine est en grande partie entre les deux tropiques. Cette situation en latitude offre une large gamme de climats et de végétations. La forêt dense humide ou Selva recouvre presque toute l’Amazonie. Elle est adaptée au climat tropical humide sans véritable saison sèche. Lorsque les pluies se raréfient, la forêt devient plus claire. La savane herbeuse n’apparaît que dans les plaines au pied des Andes. Près du tropique du Cancer, au Mexique et du tropique du Capricorne en Argentine, s’étendent des espaces arides. Les régions bordières du Pacifique au Pérou et au nord du Chili représentent de véritables déserts ; d’ailleurs c’est la zone où se trouve le désert qui reste l’un des plus arides du monde (l’Atacama). Seule l’Amérique du sud connaît des climats tempérés. La variante méditerranéenne s’étend au Chili tandis que sur l’autre versant des Andes, la saison sèche reste très courte au niveau de la Pampa. A l’extrême sud, la Patagonie offre un climat froid. Ces différents domaines sont drainés par un important réseau hydrographique dont les principaux éléments sont : l’Amazone, le Parana, et le Sao Francisco.
II- LES POPULATIONS DE L’AMÉRIQUE LATINE
La population de l’Amérique latine était estimée à 559 millions d’habitants en 2005. Elle est d’origine diverse avec comme langues dominantes l’espagnol et le portugais. Cette population en croissance rapide reste inégalement répartie dans l’espace avec des contrastes de densité entre le littoral et l’intérieur.
1- Une population fortement métissée
Avant l’arrivée des Européens, existaient sur le continent plusieurs grandes civilisations précolombiennes dont celles des Incas au Pérou, des Aztèques et des Mayas au Mexique. La conquête coloniale a eu des conséquences négatives pour ces peuples amérindiens qui furent massacrés et décimés par les maladies. A l’heure actuelle ils vivent en Amérique Centrale et dans les Etats andins.
La communauté blanche reste dominée par les ibériques constitués d’espagnols et de Portugais, qui seront rejoints à partir du XXe siècle par d’autres nationalités. La population Noire vit surtout dans les Antilles et dans des Etats de l’Amérique tropicale comme le Brésil.
L’Amérique latine est l’une des rares régions du monde ou on enregistre un taux assez élevé de métis. Issus du brassage entre immigrants européens et population locale, les métis représentent environ 95% de la population du Paraguay, 73% de celle de la République Dominicaine, 67% au Venezuela, 51% à Cuba et 40% au Brésil.
2- Une région sous-peuplée malgré la forte croissance démographique
a)- Le contraste du peuplement :
L’Amérique Latine présente une densité moyenne d’environ 30hts/km2. La répartition de la population laisse apparaître des régions faiblement peuplées à l’intérieur du continent alors qu’il existe des régions de très fortes densités sur le littoral. Cette situation s’explique par la colonisation européenne qui a favorisé l’essor des plantations dans les îles et dans les plaines côtières. D’ailleurs, des métropoles comme Caracas, Rio, Montevideo traduisent la concentration d’activités urbaines génératrices d’emplois ; La richesse des Andes explique également la fixation de certaines agglomérations le long de barrière montagneuse. Parmi celles-ci nous pouvons citer Bogota, Lima, Santiago…
Les régions intérieures sont dépeuplées car elles sont dépourvues d’infrastructures. Malgré le développement de fronts pionniers notamment au Brésil, les densités restent faibles.
La croissance urbaine explosive et désordonnée est à l’origine des déséquilibres dans la répartition des villes et dans leur organisation interne.
b)- Une région à forte croissance démographique
Dans plus de la moitié des Etats de l’Amérique Latine, le taux de croissance de la population varie entre 1,8% et 2,3%/an. On observe cependant un rapport étroit entre le taux d’accroissement naturel et le niveau de développement économique. Aussi les pays de l’isthme d’Amérique centrale comme le Guatemala et le Honduras avec des respectifs de 2,59 % et 2,50 %, sont- ils parmi les plus élevés de la région. L’explosion démographique est le résultat de la baisse de la mortalité et le maintien d’une forte natalité. En revanche, les pays du cône sud (Brésil, Chili, Argentine) ont une croissance plus lente avec des taux respectifs de 1,4%, 1,1% et 1,0%. La population reste jeune car dans de nombreux pays les moins de 20 ans représentent plus de la moitié de l’effectif total notamment dans les états de l’Amérique centrale.
3- Les disparités socio-économiques
Une des particularités de l’Amérique Latine est la persistance des disparités de niveau de vie. Il subsiste un énorme écart entre une minorité à très haut niveau de vie et une masse de déshérités. Plus qu’ailleurs dans le monde, les paysages urbains traduisent les divisions de la société .Au luxe des quartiers résidentiels s’oppose la misère des quartiers pauvres de la périphérie (bidonvilles : favelas du Brésil, ranchos du Venezuela).
Les disparités s’observent aussi à l’échelle régionale avec des PNB/ht très contrastés. Des états comme le Honduras (2590 dollars), Haïti (1730 dollars) ont parmi les PNB/ht les plus bas de la région .A l’intérieur des états on note également d’importants écarts de revenus comme c’est le cas au Brésil entre le Nordeste et le littoral sud- est. Les états du cône sud (Chili, Argentine) présentent des disparités moins marquées.
CONCLUSION
L’Amérique Latine reste un continent qui présente une certaine originalité tant au plan physique et humaine. Région sous-développée avec une population estimée à 559millions, elle se particularise par d’énormes contrastes socio- économiques. Cependant, la mise en place de zone de libre-échange comme le Mercosur laisse augurer des perspectives prometteuses.