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LE VERBE : Classement – mode et temps

I-LE CLASSEMENT DES VERBES :

 

 

LE CLASSEMENT DES VERBES :Les verbes sont traditionnellement classés en 3 groupes :

  • les verbes terminés en « er » comme aimer, penser, regarder, sont des verbes du 1er groupe.
  • les verbes terminés en « ir » comme finir, vomir, vernir, etc. (qui prennent « –iss » aux trois personnes du pluriel du présent de l’indicatif) sont des verbes du 2e
  • les verbes terminés en « oir » (comme vouloir, pouvoir, savoir, ), en « re » (comme apprendre, taire, apparaître, mettre, etc.) et en « ir » qui ne prennent pas « -iss » aux 3 personnes du pluriel du présent de l’indicatif (comme courir, venir, servir, etc.) sont des verbes du 3ème groupe.
II  – MODES ET TEMPS DU VERBE :

Les modes représentent la manière dont l’action exprimée par le verbe est conçue et présentée. L’action peut être mise en doute, affirmée comme réelle, éventuelle, etc.

Quelle que soit sa voix (active, passive ou pronominale) un verbe a sept modes possibles.

  • l’indicatif présente l’action comme réelle;
  • le conditionnel présente l’action comme éventuelle;
  • l’impératif présente l’action comme un ordre;

– le subjonctif présente l’action comme désirée, envisagée ou douteuse;

l’infinitif dit, sans plus, ce qu’est cette action;

  • le participe exprime l’action comme le ferait un adjectif;
  • le gérondif indique une circonstance (c’est la forme adverbiale du verbe).

L’indicatif, le conditionnel, l’impératif et le subjonctif sont des modes personnels parce qu’ils se conjuguent à différentes personnes.

Les verbes se conjuguent à ces différents modes et, dans chacun de ces modes, à différents temps. L’infinitif, le gérondif et le participe n’ont pas de personnes : ce sont des modes impersonnels.

1  – Le mode indicatif :

Le mode indicatif présente l’action comme un fait certain, comme une constatation, dans le présent, dans le passé ou dans l’avenir, par l’affirmation ou par la négation.

Exemples : Je répare la chaise. (action certaine)

Elle ira à Dakar demain. (action considérée comme certaine)

J’ai réussi à mon examen. (action certaine)

C’est aussi le mode des phrases interrogatives ainsi que des phrases exclamatives. Exemples : Quand reviendra-t-il ?

Comme elle parle bien !

Ce mode compte huit temps (quatre temps simples et autant de temps composés : un temps du présent, cinq temps du passé, deux temps du futur).

Ø Le présent :
  • C’est le temps des faits qui se passent au moment de la parole : c’est le présent d’énonciation (ou d’actualité).

Exemple : Je lui prête mon stylo.

  • Le présent sert aussi à exprimer des faits habituels. Exemple : Tous les jours je prends le bus de sept
  • Il sert aussi à traduire des faits intemporels (vérités générales, proverbes, maximes): c’est le présent gnomique ou présent de vérité générale.

Exemple : La parole se suspend, mais la vie, elle, ne se suspend pas. (C. A. Kane, L’aventure ambiguë)

  • Certains faits du passé récent ou du futur proche peuvent être présentés comme faisant partie du présent.

Exemples : – Je le quitte à l’instant. (passé proche)

J’arrive dans cinq minutes. (futur proche)

  • Dans un récit au passé, on peut employer le présent de narration (appelé parfois présent historique) pour mettre en valeur certains passages, en donnant l’impression que le fait, quoique passé, se déroule au moment où l’on

Exemple : Le train s’arrêta. Je profitai de ce moment pour le contempler. C’était une belle invention, une locomotive armée de roues géantes, qui roulent sur des rails, dans son ventre un perpétuel brasier qui dégage par la cheminée fumée et étincelles. (Jean Ikelle-Matiba, Cette Afrique-là)

Ø Les temps du passé :
·       L’imparfait :
  • Il montre un fait qui se déroule dans une portion du passé, sans faire voir le début ni la fin du Exemple : A ses pieds coulait une rivière.
  • Il peut avoir un aspect purement

Exemple : Certains soirs, la compagnie se réunissait chez Abdoulaye. On parlait amour, on exposait ses idées sociales. (Ousmane Socé Diop, Karim)

  • L’imparfait aussi sert à la description des êtres ou des choses dans les récits au passé.

Exemple : A droite, du côté de la mer, les nuages poussaient et rapprochaient horizon et maisons. A gauche, les gratte-ciels du quartier des Blancs provoquaient d’autres nuages qui s’assemblaient et gonflaient une partie du ciel. (Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances)

  • Il convient également à la répétition ou à la simultanéité des

Exemple : Les fidèles indigènes se levaient, s’agenouillaient, se relevaient, s’asseyaient pour se relever

à la cadence du bruit sourd des paumes. (Ferdinand Oyono, Une vie de boy)

  • Le passé simple :

C’est le temps des actions dans les récits au passé.

Exemple : Le garde le traîna à terre jusqu’à une rigole et là, il lui enfonça la tête dans l’eau. (Ferdinand Oyono, Le vieux nègre et la médaille)

Il traduit des faits dans leur succession.

Exemple : Fama se commanda de continuer et traversa la rue. […] Il évita deux taxis, tourna à droite, contourna un carré, déboucha sur le trottoir de l’avenue centrale et se mêla à la foule coulant vers le marché. (Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances)

  • Le passé composé :

Il exprime un fait achevé au moment où l’on parle mais que l’on considère comme ayant un lien avec le présent, soit que le fait ait eu lieu dans une période récente soit qu’il ait des conséquences dans le présent.

Exemples : – Il a fini de manger. /– Aujourd’hui 5 janvier, je suis parti de Dakar à sept heures du matin.

  • Le plus-que-parfait :
  • Il marque l’antériorité d’un fait par rapport à un autre fait passé, exprimé à l’imparfait.

Exemple : De la fenêtre venait une odeur de foin frais car on avait tondu les gazons dans la journée.

  • Il peut aussi avoir une valeur descriptive ou

Exemple : Au bout d’un quart d’heure, il était trempé, couvert de sueur lui-même. (Emile Zola, Germinal)

  • Le passé antérieur :

Il exprime un fait accompli par rapport à un autre fait passé exprimé au passé simple. Exemple : A peine eut-il décidé ce voyage que son humeur changea.

Ø Les temps du futur :
  • Le futur simple :
  • Il marque un fait à venir par rapport au moment de la parole. Exemple : Demain je prendrai le vol pour Abidjan.
  • Il peut s’employer à la place de l’impératif pour exprimer un ordre. Exemple : Vous ferez cet exercice tout de suite.
  • Il peut servir à atténuer une demande, dans les formules de politesse. Exemple : Je vous prierai de bien vouloir passer à
  • Le futur antérieur :
  • Il exprime un fait futur considéré comme accompli par rapport à un autre fait Exemple : Je t’écrirai dès que tu seras partie.
  • Le futur antérieur sert parfois à exprimer une hypothèse. Exemple : Il est en retard : il aura encore raté son train !

2  – Le mode subjonctif :

Au mode subjonctif, le verbe indique que l’on veut, que l’on craint, que l’on souhaite, que l’on doute, que l’on regrette, etc. que l’action se fasse.

Le mode subjonctif présente donc l’action comme une éventualité, une hypothèse ou une supposition. Exemple : Il faut que je réussisse cette épreuve. (la réussite n’est pas acquise ; c’est une éventualité)

Au contraire de l’indicatif, le subjonctif dispose de moyens limités pour exprimer le temps : quatre temps, mais deux seulement utilisés dans la langue courante.

Ø Le présent du subjonctif :
  • Il s’emploie dans les propositions subordonnées compléments d’un verbe exprimant la volonté, le souhait ou la crainte, ou dans certaines subordonnées circonstancielles de temps, de but, d’opposition ou de

Exemple : Je doute qu’il réussisse.

  • Il est aussi employé comme verbe principal pour marquer l’ordre à la 3ème personne. Exemple : Qu’il sorte de mon bureau !
Ø Le passé du subjonctif :

Il exprime, dans une proposition subordonnée, un fait antérieur au fait principal. Exemple : Je souhaite qu’il ait réussi.

Ø L’imparfait du subjonctif :

Il s’emploie dans la proposition subordonnée complément d’un verbe principal au passé au nom de la règle de concordance des temps.

Exemple : Je craignais qu’il partît seul.

Ø Le plus-que-parfait du subjonctif :

Il s’emploie dans les mêmes conditions, pour exprimer un fait antérieur au fait principal, lui-même au passé.

Exemple : Je regrettais qu’il fût parti de si bonne heure.

N.B.: La langue courante admet le présent ou le passé du subjonctif après un verbe au passé. Exemples : Je craignais qu’il parte seul. / Je regrettais qu’il soit parti.

3  – Le mode conditionnel :

Au mode conditionnel, le verbe indique que l’action est possible à une condition. Exemple : Si j’étais plus riche, je quitterais cet emploi. [à condition d’être plus riche]

Ø Le présent du conditionnel :
  • Le conditionnel sert à marquer le futur dans un contexte au passé; il est un futur transposé dans le passé.

Exemples : – Il dit qu’il viendra → Il disait qu’il viendrait.

– Je pense qu’il aura fini → Je pensais qu’il aurait fini.

  • Il peut marquer aussi un fait imaginaire dans le présent ou le futur. Exemple : Ce devrait être une belle rencontre en
Ø Le passé du conditionnel :

Il exprime dans le passé les mêmes valeurs que le conditionnel présent dans le présent ou le futur. Exemple : Il aurait pu avoir la meilleure note.

4  – Le mode impératif :

  • Au mode impératif, le verbe indique que l’on donne un ordre, un L’impératif exprime aussi un conseil, une demande, une défense, une suggestion.

Exemple :

Eléphant de Mbissel, entends ma prière pieuse.

Donne-moi la science fervente des docteurs de Tombouctou. (Léopold S. Senghor, Chants d’ombre)

  • L’impératif ne se conjugue qu’à trois personnes (2ème du singulier, 1ère et 2ème du pluriel), sans pronom personnel

Exemples : Marche, marchons, marchez. / Prends, prenons, prenez.

5  – Le mode infinitif :

L’infinitif indique l’action ou l’état, sans mentionner la personne ou le nombre.

Ø L’infinitif présent :

Le temps qu’on appelle l’infinitif présent est en fait le nom du verbe. Il peut être :

  • sujet :

Exemple : Partir est tout ce qu’il veut.

  • attribut du sujet :

Exemple : Sa décision est de partir.

  • complément du nom :

Il a le désir de partir.

  • complément de l’adjectif : Exemple : Il est heureux de partir.
  • complément d’objet direct : Exemple : Il veut partir tout de
  • complément d’objet indirect :

Exemple : Il parle de partir tout de suite.

  • apposition :

Exemple : Il n’y a que deux options : prendre l’autobus ou marcher !

Ø L’infinitif passé :

L’infinitif passé exprime une action antérieure à celle du verbe principal. Exemples :

Je suis content d’avoir vu ce film et d’être resté jusqu’à la fin.

6  – Le mode participe :

Le participe est, à certains moments, une forme verbale qui admet les compléments d’objet et les compléments circonstanciels et à d’autres moments une forme adjective qui peut servir d’épithète ou d’attribut et subir les variations en genre et en nombre.

Ø Le participe présent :
  • Comme forme verbale, le participe présent exprime généralement une action simultanée par rapport à l’action marquée par le verbe qu’il accompagne.

Exemple : Je l’ai vu faisant la cuisine.

  • Le participe présent est rarement utilisé dans la langue parlée comme forme verbale. On dit plutôt : Exemple : Je l’ai vu en train de faire (ou qui faisait) la cuisine.
Ø L’adjectif verbal :

Comme forme adjective, le participe présent s’appelle un adjectif verbal et il est alors simple épithète ou attribut.

Exemples : Il m’a touché de sa main tremblante. (épithète) / Cette histoire est intéressante. (attribut du sujet)

Ø Le gérondif :

La forme en -ant précédée de en s’appelle un gérondif.

Exemples : Il est entré en chantant. / Elle s’est blessée en ouvrant cette porte.

Ø Le gérondif et le participe présent :

Le gérondif a le même sujet que le verbe qu’il complète alors que le participe présent est relié au nom ou pronom le plus rapproché.

Exemples :

Je lui ai parlé en revenant de l’université. (gérondif car c’est « je », le sujet de « ai parlé », qui revient)

– Je l’ai vu revenant de l’université. (participe présent car c’est le complément d’objet direct « l’ », et non le sujet « je », qui revient de l’université)


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