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LE CLASSICISME

INTRODUCTION

Le courant dit classique a vu le jour dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. C’est une continuation des idées élaborées déjà par les humanistes. Cependant entre l’humanisme et le classicisme deux mouvements artistiques avaient vu le jour : le baroque qui refuse les règles établies par les humanistes et l’esprit précieux ou préciosité qui impulsé par les femmes se caractérise par un idéalisme sentimental. C’est dans ce contexte que va naître le classicisme qui va règlementer l’art en général, la littérature en particulier.

 I-CARACTERISTIQUES DU CLASSICISME

Il correspond à l’avènement de Louis XIVe avec la monarchie absolue en 1660. C’est un courant qui cherche l’idéal esthétique, la précision, la nuance. Il a été inspiré par le désir d’ordonner, de réglementer la production littéraire disparate du XVIe siècle.

Le classicisme se conçoit d’abord comme un art de la maîtrise : maîtrise des  passions, maîtrise de l’imagination mais surtout maîtrise de l’écriture. Le style classique est très précis : on cherche le mot juste, la phrase claire est bien rythmée car comme le dit Boileau : «  Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement.» C’est pourquoi le respect des règles d’écriture et l’imitation des grands auteurs de la culture antique, les Anciens, sont les éléments caractéristiques de ce courant. Cette imitation est au contraire pour eux une garantie de perfection.

Il faut noter aussi que la mise sur pied de l’Académie Française en 1635 a permis la rédaction d’un dictionnaire, d’une grammaire et d’une rhétorique permettant ainsi de réglementer, d’épurer et d’enrichir la langue française. En plus, l’art poétique de Boileau va donner les règles formelles  de tous les genres majeurs (théâtre, poésie, roman).

 II-LES ELEMENTS FONDAMENTAUX DU CLASSICISME

L’esprit classique repose avant tout sur la conception d’un monde achevé, qui obéit à des lois rigoureuses. Dans ce monde régit par l’absolue, l’être humain, limité par le caractère relatif de sa condition ne peut qu’aspirer à un idéal exigeant impossible à atteindre et qu’il ne peut qu’approcher c’est ce qui explique que l’essentiel de la doctrine classique est constituée par deux idéaux : un idéal esthétique et un idéal humain.

A-L’IDEAL ESTHETIQUE

Cet idéal repose sur les principes suivants :

  • Les références de l’Antiquité abondent dans l’art classique :

La connaissance de la mythologie, la littérature grecque et latine. Cette imitation est au contraire pour eux une garantie de perfection. Car l’Antiquité est un modèle. Les Anciens ont laissé des œuvres qui ont franchi les siècles. Cette capacité à durer, est aux yeux des Classiques, la marque de l’excellence. Il faut donc suivre les Anciens pour construire des œuvres qui puissent s’imposer à leur tour.

  • Le souci de l’universel :

La société du XVIIe siècle repose sur la tradition. L’homme pense –t-on est immuable. Les œuvres classiques expriment cette conception. Même lorsqu’elles parlent du présent, elles dépassent le cadre historique pour peindre, derrière l’homme de 1660, l’homme éternel. Plus que l’individu, c’est la nature humaine qui intéresse les classiques.

  • L’autorité de la raison :

Les classiques entendent par le mot raison le bon sens, partagé par le plus grand nombre. Le bon sens impose que l’on ne s’écarte pas  de ce qui peut être normalement accepté par l’esprit.

La raison impose aussi que l’on suive des principes qui ont déjà fait leurs preuves. Les règles sont la forme strictement codifiée de ces principes. Elles s’imposent avec rigueur dans le théâtre et représentent des contraintes.

La raisons pour les auteurs classiques doit être à la base de toute création artistique .Ce qu’on écrit doit être conforme à la morale et à la religion donc aux principes sociaux.

 B-UN IDEAL HUMAIN

Chaque société se donne comme idéal un certain type humain. Cet idéal est visible en l’honnête homme et se caractérise par l’art de plaire.

  • L’honnête homme :

Au XVII é siècle, c’est l’honnête homme : homme cultivé et d’une intelligence ouverte (sans être pédant) distingué, galant, poli, courtois, élégant, au courant de toutes les convenances mondaines. L’honnête homme est aussi un homme ouvert, curieux d’esprit, savant parfois mais sans faire étalage de ses connaissances et au milieu  où il se trouve. Donc c’est un homme qui respecte l’exigence sociale.

  • L’art de plaire

C’est à ce talent que juge l’homme du monde. Plaire impose que l’on sache être profond tout en divertissant. La fontaine par exemple instruit ses lecteurs mais sa morale passe par l’agrément de la fable.

On voit ici que les qualités humaines et la morale sociale rejoignent les ambitions artistiques et les formes même de l’art. C’est que le Classicisme forme un  tout. Ceci explique que le mot de « classique » ait un emploi et une signification très larges.

En effet, bien que le classicisme soit le reflet d’un  état politique et social très précis, il dépasse ces limites historiques et renvoie à une valeur beaucoup plus générale. Dés le XVIIe siècle, on désigne par « classique » ce qui constitue  par ses qualités  une référence à suivre. Est classique ce qui est « digne d’être enseigné dans les classes », ce qui mérite d’être « pris pour modèle ». Aujourd’hui, le mot appliqué à toutes sortes de domaines, sert qualifié un idéal d’ordre, de rigueur, de clarté et de sobriété, et des œuvres capables de survivre aux variations des modes.

Ainsi le classicisme était mu par le souci d’améliorer la société en critiquant les défauts provoqués par la nature humaine .Il s’attaque aux mœurs jugées mauvaises et exalte une conduite incarnée par « l’honnête homme ».

Cf : les comédies  de MOLIERE (Jean Baptiste  POQUELIN) ; Les Caractères de La BRUYERE ; Les Fables de Jean de La FONTAINE ; Les Maximes de La ROCHEFOUCAULT ; La princesse de Clèves de Madame De La FAYETTE.

« L’honnête homme » condamne les excès et prône le bon sens qui s’efforce d’être clair et agréable.

Durant cette période, en art, chaque genre a ses règles. En théâtre, on note les plus grandes productions avec Jean RACINE, Pierre CORNEILLE et MOLIERE. Il repose sur un certain nombre d’impératifs : la règle des trois unités, la bienséance et la vraisemblance, le sens de la mesure. Les anciens du théâtre antique sont pris comme modèles : Sophocle, Aristophane, Euripide (imitation des anciens).

CONCLUSION

Le CLASSICISME qui a permis de règlementer l’art et la littérature française aux XVII Siècle à bénéficier de la protection et de la bonne volonté de Louis XIV, le roi soleil, protecteur des arts et des lettres .C’est pourquoi le XVII Siècle est appelé le siècle de Louis XIV.

On retiendra aussi que ce siècle a vu naitre beaucoup de grands écrivains comme Molière, Racine, la Bruyère, Boileau, de la Fontaine, Corneille, Descartes…et de beaucoup de genres comme la Fable, la Tragédie, la Comédie, la Poésie, la Philosophie et l’Essais.

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