LE PREROMANTISME
INTRODUCTION
Le préromantisme ;Le XVIIIe siècle n’a pas été seulement celui du rationalisme. Vers le milieu de ce siècle, en réaction contre la primauté de la raison, des auteurs comme Diderot, Rousseau et d’autres accordent à la sensibilité une place plus importante dans la littérature. Le sentiment apparaît alors comme un instinct plus vrai et plus sûr que la raison dans la connaissance de soi et de l’autre. Ce constat va conduire les écrivains à se mettre au centre de leurs œuvres à travers l’évocation de leurs émotions, de leurs goûts pour la nature et de la solitude. Cette prédominance du sentiment et du moi dans les œuvres sera connue sous le nom de préromantisme ou courant de la sensibilité.
I-LE PREROMANTISME OU COURANT DE LA SENSIBILITE
Si le XVIIIe siècle affirme que la raison est un instrument de connaissance, il affirme aussi que la sensibilité permet de connaitre sa propre intériorité, mais aussi les autres et le mondes.
Dés le début du siècle, l’expression des sentiments se développe parallèlement de la raison particulièrement dans le roman et le théâtre. Au théâtre, Marivaux va montrer l’état complexe et délicat des sentiments amoureux. Avec Manon Lescaut, l’Abbé Prévost montre combien la grande passion amoureuse est prisée par les lecteurs. Avec La nouvelle Héloïse, Jean Jacques Rousseau fait la peinture de ces sentiments passionnés et de la divination des élans du cœur.
Désormais la mode sera dans les romans, aux effusions de sentiment, aux ravissements et aux extases, aux soupires, aux larmes et aux désespoirs. L’exaltation des sentiments devient naturellement une sucre d’émotion qui fait vivre intensément.
II-LES THEMES PREROMANTIQUES
L’exaltation de la sensibilité finit par être considéré par certains comme une manière d’être permettant d’atteindre une vérité plus sûre que la raison. Pour Jean Jacques Rousseau et Bernardin de St-Pierre, l’homme doit être à l’écoute des vibrations de la nature et de son cœur. La nature conduit à la connaissance d’un dieu sensible, et elle nous offre la participation intime à son spectacle sans cesse renouveler.
La sensibilité conduit les écrivains à se mettre au centre de leurs œuvres largement autobiographiques avec leur orgueil, leur mélancolie, leurs émotions… Ainsi trouvera t-on des thèmes similaires dans les œuvres, des représentants de ce courant préromantique, Jean Jacques Rousseau et Bernardin de St-Pierre, parmi lesquels on peut noter.
A-LE SENTIMENT DE LA NATURE
Jean Jacques Rousseau a été très tôt sensible à la grandeur et au mystère de la nature. Bernardin de St-Pierre, l’un des créateurs de l’exotisme a décrit de beaux paysages avec une extrême précision. La nature est considérée dans ses rapports avec l’âme humaine : elle offre à l’homme des spectacles pour le charmer, pour apaiser son cœur, bref pour l’émouvoir. De ce fait, elle est pour l’artiste le cadre des émotions humaines. Par exemple l’automne, le clair de lune, les bruits sourds et mystérieux, les ruines et les tombeaux vont désormais être liés à l’évocation de la mélancolie.
B-L’AMOUR
Tous les thèmes de l’amour se trouvent dans les œuvres de Rousseau et de Bernardin de St-Pierre : la fatalité de la passion, la prédestination des amants, les tourments de la séparation, la recherche de l’oubli dans les voyages et les dangers, l’idée du suicide, le sentiment douloureux du temps qui passe et du bonheur qui s’enfuit et surtout les émotions qui s’emparent de l’âme au retour dans les lieux témoin du bonheur passé.
C-LE SENTIMENT RELIGIEUX
La solitude, le mystère de la nature aident l’âme à se rapprocher de Dieu. En effet le cœur à travers les émotions permet plus que la raisons à retrouver Dieu à travers les manifestations de la nature. C’est le cœur qui aime et il est nécessaire d’aimer avant adorer. C’est pourquoi la religion doit être vécue comme un sentiment.
CONCLUSION
Avec Rousseau et Bernardin de St-Pierre, on a assisté au XVIII siècle à une valorisation des sentiments dans les œuvres littéraires. Les thèmes développes par ces auteurs de même que leurs idées, révèlent à n’en pas douter que ces deux auteurs sont incontestablement les précurseurs du romantisme au X siècle avec Château Briant, Lamartine, Victor Hugo pour ne citer que ceux là.