L’EMPIRE DU DJOLOF
INTRODUCTION
L’empire du Jolof:Le Jolof était un empire qui d’après la tradition fut fondé par Ndiadiane Ndiaye. L’empire englobait plusieurs états qui à son déclin vont se constituer en puissants entités. L’empire reposait sur une bonne organisation politique et sur une structure sociale pyramidale.
I.FORMATION ET ÉTENDUE DE L’EMPIRE du DU DJOLOF
L’empire du Djolof englobait les États du Cayor, Baol, Walo, Sine, Saloum, une partie du Fouta- Toro et également une partie du Bambouk. Toutes ces régions correspondent à l’espace sénégambien. C’est entre la fin du XIIe siècle et début du XIIIe siècle qu’il fut bâtit, par Djolof Mbengue. Selon beaucoup, Ndiadiane Ndiaye considéré comme le fondateur de l’empire, pourrait plutôt être un personnage mythique et légendaire. La construction de cet État pourrait être dû l’aboutissement du regroupement, l’élargissement, et de l’organisation du peuple Wolofs à cette époque. En effet, à cette époque en cette région du Djolof, vivaient divers peuples, Toucouleurs, Peuls, Sérères, Sarakholés. Ces divers peuples, au fil des interactions et des brassages, finirent par créer une culture homogène, ainsi qu’une langue commune. Ensembles ils formeront le peuple Wa-laf, ceux du pays Laf, les Wolofs d’aujourd’hui. Ils fonderont l’État du Djolof. Le pays Laf comprend toutes les régions du Waalo, Cayor, Djolof, Baol.Le mot Laf signifiant-la Rive-, Walaf signifie également : les riverains.
II.LA CIVILISATION DU JOLOF
1.L’organisation sociale
La société wolof est une société hiérarchisée. Elle a une division en clans et castes. A côté de cette division en familles, il existe une division à la forme pyramidale où le sommet est occupé par la noblesse, subdivisée en garmi qui constitue la famille royale et ayant droit à la couronne, en tagne (qui sont des princes de filiation masculine, ne pouvant prétendre au trône), en kangame qui sont des chefs exerçant des fonctions de commandement territorial, en chef de canton, de village et en tara. Ensuite vient la caste des baadolos qui sont les roturiers et libres de toute souillure c’est-à-dire « immaculé du sang captif ou de gnégno ». Entre les nobles et les baadolos il y avait les diambours qui sont des hommes libres et propriétaires terriens. Les castes sont celles des teugs (forgerons, bijoutiers), les oudés (tanneurs et cordonniers), les tamakat (joueurs de tama), les khalbane (chanteur par guitar), les malo et bambado (tisserand et tamakat), les sègnes et laobés (fabricants de pirogues et d’ustensiles de cuisine) et les griots (guéweul ou gawlo).
Enfin à la base de la pyramide se trouvent les diaam ou captifs, divisés en captifs de couronne (jaami buur), captifs de naissance (ou jammi juddu) et ceux qui sont achetés (ou jaam sayoor). L’ensemble des captifs d’une personne ou d’une famille est appelé « gallo ».
2.L’organisation politique
En ce qui concerne l’organisation territoriale, le Djolof était divisé en lamanats, tous dirigés par un lamane. Le bourba est assisté dans son gouvernement par les dignitaires, l’héritier présomptif, le vice- roi, les chefs de canton, les chefs locaux des douze villages, les grands électeurs, les gouverneurs de province.
3.L’organisation économique
Le système économique du Djolof reposait sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le commerce. L’agriculture est le secteur dominant lié à la pluie et aux crues des fleuves. Les récoltes portaient sur le mil, le riz et les tubercules. L’élevage était contrôlé par les peuls nomades et la pêche pratiquée dans l’océan atlantique et le fleuve. Le commerce était basé sur le troc.
4.L’organisation religieuse
Au plan religieux, dès le début de sa création, l’Islam est venu cohabiter avec la tradition tiédo grâce aux marabouts toucouleurs, mandingues, soninkés, et maures. Plus tard, El Hadji Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba vont parachever l’islamisation du Djolof à la fin du XIXe siècle.
III.LA DISLOCATION DU JOLOF
Empire constitué, le Djolof aura à sa tête un Bourba ou roi par excellence. L’empire étendra sa domination Mais le Jolof s’effondra en 1549, avec la mort du dernier empereur Lélé Fouli Fak, qui fut tué lors de la bataille de Danki, qui se déroula près de Diourbel. Il fut tué par Amari Ngoné Sobel Fall, le fils de Déthié Fou Ndiogou Fall, qui allait devenir le premier damel du Cayor. Parmi les premières causes de la chute de l’empire, il y a également la conquête du Royaume du Namandirou vassal du Djolof, par le conquérant Dénianké Koli Tenguella. n sur ses provinces vassales.
Le Djolof est resté vassal de l’empire du Mali pendant un siècle. À partir de là, les autres États allaient, tour à tour, prendre leur indépendance jusqu’à réduire le grand empire du Djolof aux dimensions d’une royauté dans la partie centrale du pays.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les colons français annexèrent progressivement tous les royaumes du Sénégal. Le Djolof fut le dernier royaume annexé avec le dernier bourba djolof, Bouna Alboury Ndiaye, sous l’impulsion de Louis Faidherbe.
1. L’ouverture atlantique :
Elle a provoqué un accroissement sensible du volume des échanges et un déplacement du centre économique vers les régions fluviales et côtières, a aussi contribué à la fin de l’empire du Jolof. En effet, l’installation européenne sur les côtes ouest africaines permet à certains royaumes côtiers, vassaux du Jolof, comme le Kajoor, le Siin, le Saalum, d’entretenir des relations commerciales avec le Portugal. Ces royaumes, devenus riches et puissants grâce à la traite négrière, réclament leur indépendance au Jolof affaibli par le déclin du commerce transsaharien et la pression peulhe.
Vers 1549, le Dammel du Kajoor, Déthié Fou Ndiogou Fall, bat le Buurba Jolof Lélé Fouli Fak à Danki. Amary Ngoné Sobel, fils du Damel proclame alors l’indépendance du Kajoor. Les autres royaumes tels le Bawol, le Waalo, le Siin et le Saalum, suivent l’exemple du Kajoor. La province du Jolof passe sous la domination du Fuuta.
2. L’émergence des nouveaux royaumes
Suite à la dislocation du Jolof, d’anciennes provinces deviennent autonomes et s’érigent en monarchies souveraines dirigées par des rois dont les titres varient selon les royaumes :
- Le Fuuta : situé de part et d’autre du fleuve Sénégal, il est l’un des premiers états noirs islamisés de l’ouest africains. Il est dirigé par Koli Tenguéla, chef des Deniankobe, tribu peul originaire du
- Le Waalo : pays côtier, il s’étend entre l’Atlantique et le Jolof (d’ouest en est) et sur les deux rives du fleuve Sénégal ; c’est un pays de pêcheurs, de paysans et d’éleveurs. Il est dirigé par un Barak assisté d’un conseil et divisé en provinces.
- Le Kajoor -Bawol : Situé entre l’embouchure du fleuve Sénégal et la presqu’île du Cap Vert, c’est un royaume puissant dirigé par un Le Dammel Amary Ngoné Sobel annexe le Baol, prend le titre de Dammel -Teeň et installe sa capitale à Lammbaay.
- Le Siin-Saalum : ce sont deux royaumes situés dans la partie sud de la Sénégambie et peuplés en majorité de Sereers ; ils sont dirigés par des Buurs de la dynastie des Gelwaars, d’origine mandingue ; la société est matrilinéaire et hiérarchisée en
Royaumes | Titres du souverain | Capitales |
Waalo | Barak | Ndeer |
Kajoor | Dammel | Mbul |
Bawol | Teeň | Lammbaay |
Siin (Siinig) | Buur Siin | Jaxaaw |
Saalum (Mbey) | Buur Saalum | Kahoon |
Fuuta Tooro | Sattigi | Joowol… |
CONCLUSION
L’histoire du Djolof n’est pas à confondre avec celle d’une ethnie, car elle est celle d’un Etat, d’un peuple et d’une nation qui a voulu ou fut obligé de s’unir pour relever les défis de la vie commune. La destruction de son unité entraina la formation des grands empires du Sénégal. Certaines valeurs de la civilisation engendrée par l’empire déterminent encore le comportement de certains