QUELQUES FIGURES DE STYLE
Les figures de style permettent aussi de détourner les mots de leurs sens habituel. En voici quelques- unes parmi les plus utilisées :
1 - La comparaison :
Elle met en relation deux éléments, le comparé et le comparant, en établissant un élément qui leur est commun, à l’aide d’un outil de comparaison explicite (comme, ressembler à, tel que, ainsi que, aussi…que, etc.). La comparaison est établie à partir d’un point commun entre les deux éléments.
Exemple : Golo-le-Singe s’était comporté comme un vulgaire chacal. (Birago Diop)
Le mot de comparaison « comme » établit une ressemblance entre le comportement de Golo-le-Singe (le comparé) et celui du chacal (le comparant).
2 - La métaphore :
Comme la comparaison, elle met en relation deux éléments, le comparé et le comparant, en établissant un élément qui leur est commun mais cette fois-ci l’outil de comparaison disparait.
Exemples : Cet homme s’est comporté comme un vrai lion. (comparaison) Cet homme est un vrai lion. (métaphore)
Dans le 1er exemple, la comparaison est clairement exprimée par le mot « comme » alors que dans le 2nd, elle est sous-entendue. La comparaison devient directe du fait de la disparition de l’élément comparatif.
3- La personnification :
Elle consiste à attribuer des comportements humains à des animaux, des éléments de la nature, des objets…
Exemple : La maison de Nini est située au bord du Petit-Bras du fleuve à Saint-Louis du Sénégal. Elle fait partie d’un groupement de masures toutes vieilles, toutes lézardées, qui se tiennent, s’appuient les unes aux autres dans un suprême élan de solidarité. (Abdoulaye Sadji, Nini, mulâtresse su Sénégal)
Dans cette phrase, les expressions « se tiennent », « s’appuient les unes aux autres », « élan de solidarité »
donnent des caractères humains à ces vieilles maisons.
4- L'antithèse :
Elle consiste à opposer deux mots, deux expressions ou deux notions tout à fait contraires. Elle permet de faire ressentir un contraste saisissant.
Exemple : Innocents dans un bagne, anges dans un enfer. (Victor Hugo)
Dans cet exemple, l’adjectif « innocents » (qui n’a pas commis la faute dont on l’accuse) s’oppose au mot
« bagne » (lieu de détention des prisonniers soumis aux travaux forcés), le mot « anges » (personne qui, pour ses qualités, est considérée comme adorable et parfaite) s’oppose au mot « enfer » (lieu qui occasionne des souffrances). Un innocent ne va pas dans un bagne et un ange ne séjourne pas en enfer.
5– La périphrase :
Une périphrase consiste à remplacer un mot par sa définition ou par une expression plus longue, mais équivalente. Autrement dit elle consiste à dire par plusieurs mots ce que l’on pourrait exprimer par un seul.
Exemples : « Celui qui gouverne ce pays » = le roi, le président ou le premier ministre
« La capitale du Sénégal » = Dakar
6– La métonymie :
La métonymie est une figure de style qui consiste à désigner un objet ou une idée par un autre terme que celui qui convient (par glissement de sens). On parle de métonymie quand le même mot désigne :
– le tout et la partie.
Exemple : un toit pour une maison (le toit est une partie de la maison mais parfois il est employé pour désigner toute la maison).
– l’objet et sa matière.
Exemple : un verre pour un récipient en verre (le verre est une matière mais il peut renvoyer à l’objet lui-même).
– le contenu et le contenant :
Exemple : boire un verre pour dire boire le contenu d’un verre (on dit souvent « j’ai bu un verre » pour désigner la boisson qu’on a bue).
– le lieu et l’activité.
Exemples :
- aller au théâtre (le lieu où se joue une pièce de théâtre)
- nettoyer la cuisine (le lieu où l’on fait la cuisine)
On dit « Je vais au théâtre » ou « Je nettoie la cuisine » pour désigner les lieux où on fait les activités qui les abritent.
– l’activité et l’instrument, l’objet :
Exemples : faire du vélo, jouer aux cartes, etc. (le vélo est ici pris comme une activité alors que c’est un objet, de même que les cartes).
– la cause et l’effet.
Exemple : boire la mort pour boire le poison (le poison cause la mort, d’où sa désignation par ce terme).
– l’écrivain et son œuvre.
Exemple : lire un Senghor (c’est l’œuvre de Senghor qu’on lit et non l’écrivain).
etc.