LE PROCESSUS D’ISLAMISATION EN AFRIQUE OCCIDENTALE
INTRODUCTION
L’ISLAM EN AFRIQUE OCIDENTALE : L’Afrique est le second contient après l’Asie qui a connu une introduction précoce de l’Islam. Ce processus d’islamisation varie d’une zone à une autre. Si, la corne orientale du continent est le lieu par lequel est passé l’islam au sixième siècle, l’Afrique occidentale, pour sa part, est marqué par une Islamisation progressive. De façon paradoxale, après que les almoravides l’ont introduit au sein des sociétés animistes, les milieux politiques furent les premiers à être toucher par l’Islam comme ce fut le cas à Koumby Saleh, capitale de l’empire du Ghana.
I. L’INTRODUCTION DE L'ISLAM EN AFRIQUE OCIDENTALE
Définition : L’islamisation est un terme utilisé pour décrire le processus par lequel l’Islam, une religion issue des terres désertiques de l’Arabie au sixième (VIe) siècle de notre ère et porté par un prophète du nom de Mohamed (psl), est passé pour s’installer dans une société quelconque.
1. L’apport du commerce transsaharien :
Les premiers contacts entre l’Islam et l’Afrique de l’Ouest remonta au VIIe siècle. Ce fut à partir cette époque que l’Afrique noire subit à travers le Sahara et la côte de l’Océan Indien, l’influence de l’islam à partir du IXe siècle. Le commerce transsaharien y joua un rôle déterminant avant que ce processus ne soit poursuivi par le mouvement almoravide. En effet, l’islam avait pénétré en Afrique avant le mouvement Almoravide, par le fait de nombreux commerçants musulmans. Les régions qui furent le plus rapidement touchées par l’islam sont celles qui ont été en contact étroit avec ses commerçants musulmans du Maghreb. Des conversions importantes à l’Islam se sont déroulées en Afrique Occidentale au IXe siècle. Les exemples les plus illustratifs demeurent les conversions des rois du Tekrour War Diabi Ndiaye en 1030, ancêtre de Ndiadiagne Ndiaye et du roi manding Bermandan en 1040, ancêtre de Soundjata Keita au temps de l’empire du Mali.
2. Le mouvement almoravide :
L’événement décisif pour l’expansion de l’islam en Afrique occidentale serait la prise de la capitale du Ghana Koumby Saleh par les Almoravides en 1076. En effet, une grande vague d’islamisation des almoravides s’est faite sous la conduite d’Abû Bakr plus connu sous le nom de Abu Dardai, un chef almoravide10 qui a lancé une grande offensive contre l’empire du Ghana en 1076. Appuyé par des noirs du Tekrour islamisé de War Diabi, Abu Dardai triompha et la capitale du Ghana fut prise en 1077. Ainsi, l’islam devint une religion influente et les conversions à ladite religion ne cessèrent d’accroitre avec le temps.
II. L’EXTENSION DE L’ISLAM
1.La diffusion de l’Islam au sein des grands empires de l’Afrique Occidentale
Après l’intronisation effective de la nouvelle religion au Ghana, les migrations des premiers érudits à travers l’Afrique de l’ouest ont ainsi permis une expansion graduelle de l’islam et favorisé l’émergence des centres islamiques. L’islam ne s’est pas imposé qu’à travers les guerres de propagande seulement. Il a le plus emprunté les chemins du dialogue que les voies des javelots. Après le Ghana, ce fut autour du Mali avec le roi Mansa Moussa et le Songhay (dynastie des Askia) d’embrasser l’Islam. Ce qui va en grande partie contribuer à l’émergence de la culture islamique. Parmi les voies ayant contribué à la diffusion de l’islam on peut citer : les échanges commerciaux entre l’Afrique occidentale et le Maghreb, le pèlerinage aux lieux saints de l’islam, les échanges culturels et scientifiques…
2.L’extension de l’Islam par les armes et conquêtes
Des campagnes guerrières menées par des religieux se sont aussi déroulées en Afrique de l’Ouest. En effet, entre 1804 et 1810, dans les États haoussas, Ousman Dan Fodio prit la tête d’un mouvement religieux qui renversa les dirigeants haoussas et fonda l’empire du Sokoto, dans le nord du Nigeria. Un autre État théocratique fut créé dans le Macina par Cheikou Amadou, un marabout peul qui lança une guerre sainte contre les Bambaras animistes. Au début du XIXe siècle, les Toucouleurs, emmenés par El-Hadj Omar, relancèrent le mouvement d’islamisation à partir du Fouta-Toro, dans la haute vallée du Sénégal. Entre 1853 et 1863, avec des troupes, recrutées en Sénégambie. Il déclara le djihad aux royaumes animistes malinké du Kaarta, du Khasso et assiégea le fort de Médine (Mali) avant de se replier vers l’Est et conquit Ségou, Macina puis Tombouctou.
3. Le rôle des Tarîqas ou confréries religieuses :
Après que le piédestal de l’Islam s’est solidement implanté et de manière graduelle depuis le VIIe siècle, les Tarîqas ou confréries religieuses vinrent à leur tour participer à la consolidation de l’Islam dans les profondeurs les plus reculées de l’Afrique Occidentale. C’est d’abord à travers les Kountas11, que les tariqas commencèrent à s’implanter en Afrique occidentale. En effet, les Tarîqas assurant le rôle de jonction et d’interprètes du dogme islamique dans des cultures longtemps dominées par l’animisme, devinrent des refuges, un havre de paix incontestés ouverts à tous sans la moindre discrimination.
L’islamisation du Sénégal doit beaucoup aux Tarîqas (Qadirites, Layenes Tidianes et Mourides) qui constituaient en quelques sorte les fers de lance et de propagande de l’islam. Le XIXe siècle coïncida en Afrique Occidentale et particulièrement au Sénégal avec une période de forte extension de l’Islam, une religion devenue un facteur important de la vie sociale culturelle et politique.
III.L’Impact de l’Islam dans les sociétés de l’Afrique Occidentale
Fortement touchées de plein fouet par l’islam, les sociétés occidentales de l’Afrique eurent à se départir d’anciennes coutumes (valeurs ancestrales) pour se conformer aux préceptes de la nouvelle religion juste après l’intronisation de l’Islam. Cette religion apporta un nouvel élément de culture inspiré de la culture universelle islamique. Des mosquées et centres islamiques (école coranique) fussent de presque partout. L’animisme et les croyances traditionnelles s’éclipsèrent sous le poids influent de la nouvelle religion. Elles connurent un recul progressif au moment où les pangols ancestraux s’inclinèrent devant un Dieu unique et éternel.
Outre les formes de croyances, les activités économiques, la vie sociale, les institutions traditionnelles aussi furent toutes impactées dans les sociétés où l’islam s’est implanté.
Aujourd’hui, l’Islam est profondément ancré en Afrique occidentale. Les empreintes de cette religion sont perceptibles à travers l’organisation sociétale de certains territoires. Certaines sociétés en furent même les fondements de leurs constitutions.
CONCLUSION
Dernière religion révélée par Dieu à Muhammad (Psl), l’islam est né en Arabie au sixième siècle. Elle fut répandue hors de ses frontières à la conquête du reste du monde. Entrée en Afrique par la corne orientale du continent, l’Islam atteignit l’Afrique occidentale au neuvième siècle. Développé et diffusé par plusieurs acteurs surtout aux temps des grands empires du Soudan occidental au Moyen-Âge. Son extension prit une allure spectaculaire avec les chefs religieux confrériques qui l’ont adopté dans pre