PRÉHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE DU SÉNÉGAL
INTRODUCTION
Le peuplement du Sénégal est très ancien. En effet, de nombreux vestiges préhistoriques et protohistoriques témoins ont été découverts à travers le pays grâce aux recherches menées par des chercheurs Européens et Sénégalais
I.LA PRÉHISTOIRE AU SÉNÉGA
1.Le paléolithique au Sénégal :
Le Sénégal est l’un des premiers pays d’Afrique de l’Ouest à avoir fait l’objet de recherches sur cette période. Après plus d’un siècle de recherches, il a été possible de définir :
- Au Paléolithique ancien, une civilisation de galets aménagés s’est épanouie dans le pays surtout en Haute-Gambie (Kédougou : secteur de la Falémé).
- Le paléolithique inférieur, est représenté au Sénégal oriental (Saré, Djita) dans la région de Rufisque et dans la presqu’île du Cap-Vert (pointe de Fann) avec les bifaces et hachereaux
- Le paléolithique moyen est représenté dans la presqu’île du Cap Vert (Cap des Biches, Fann, Diokoul, Bargny – Nguer), à Sébikhotane, à Richard Toll sur des sites de la moyenne et basse vallée du fleuve Sénégal (Djita, Saré, Kaédi, Mbagne) de la basse vallée de la Falémé et dans le parc de Niokolo Koba. Les outils découverts sont constitués de racloirs, grattoirs et des noyaux circulaires avec éclat.
- Le paléolithique supérieur mal défini est représenté dans la région de Mbour (sud-est) près du marigot de Tiémassass ainsi que dans la presqu’île du Cap-Vert. On y trouve quelques petits bifaces, des racloirs, grattoirs, des tessons poteries
2.Le néolithique au Sénégal
Le néolithique est mieux représenté au Sénégal. Il est subdivisé en 5 faciès4 culturels :
- Le « Manuélien » ou néolithique du Cap manuel est marqué par l’outillage macro lithique (haches, rabots etc.) provenant des roches volcaniques (les basaltes)
- Le « Bélairien » ou néolithique de Bel Air a révélé la céramique et l’outillage microlithique (petits dimensions), des éclats formant l’armature de pointes de flèches et des lamelles en silex mais aussi des haches polies, des meules et des pierres à
- Le « Khant » ou néolithique du littoral nord (près de Saint Louis) » se caractérise par des hameçons (pour la pèche), des harpons et des haches, des herminettes confectionnées à partir d’os.
- Le « Falémien » ou néolithique de la Falémé (sud-est) a livré un outillage poli fabriqué avec des roches diverses (grès, jaspe, hématie, dolérite, schiste, quartz, silex etc), de petites haches polies en hématite, la poterie etc…
Le néolithique de la vallée du Sénégal et du Ferlo est peu connu. Par ailleurs, les sites préhistoriques sont mal répartis à travers le Sénégal du fait que le pays n’est pas entièrement fouillé, il existe très peu de préhistoriens au Sénégal ; les moyens pour financer les campagnes de fouilles archéologiques manquent.
3) La Protohistoire au Sénégal
La protohistoire (âge des métaux) est la période intermédiaire qui s’étend entre la fin de la préhistoire et le début de l’histoire. Les vestiges de civilisations protohistoriques les plus remarquables sont représentés par : les amas coquilliers, les tumulus, les mégalithes et les poteries.
Les amas coquilliers sont des accumulations de coquillages rejetées après consommation par les populations qui vivaient sur le littoral.
Les tumulus5 qui sont des monticules de terre ou tas de sables et de pierres élevées ayant probablement servi au travail du fer et à des inhumations. La zone des tumulus s’étend le long d’une ligne allant du Lac de Guère jusqu’au nord du Ferlo et du sud du Saloum.
Les mégalithes6 qui sont de monuments de grandes dimensions ou encore de grosses pierres grossièrement taillées ou façonnées. Ce sont des monuments funéraires. La zone des mégalithes occupe les régions de Kaolack, de Tambacounda.
La vallée du fleuve Sénégal a fourni des vestiges métallurgiques, des poteries, des disques en terre cuite, des objets de parure etc. L’ensemble des découvertes effectuées sur le néolithique sénégalais montre l’existence des populations noires exerçant des activités diverses : l’agriculture, la chasse, la pêche etc.
CONCLUSION
Le Sénégal est riche en sites préhistoriques et protohistoriques qui sont menacés par l’érosion et l’action anthropique comme les fouilles clandestines, la construction de barrages, l’aménagement de surface agricoles ou d’habitat. Ainsi, beaucoup de travail reste à faire d’où la nécessité de conserver et de protéger les sites.