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LE TEXTE NARRATIF

Un texte narratif est un récit dans lequel l’auteur raconte une histoire vraie ou imaginaire. Le récit présente une certaine organisation appelée schéma narratif. Dans cette histoire, il y a des personnages et des actions ; elle se déroule dans un espace et à un temps déterminé ou indéterminé.


EXEMPLE DE TEXTE NARRATIF :

Le garçon qui criait au loup

Il était une fois un jeune berger qui gardait tous les moutons des habitants de son village. Certains jours, la vie sur la colline était agréable et le temps passait vite. Mais parfois, le jeune homme s’ennuyait.

Un jour qu’il s’ennuyait particulièrement, il grimpa sur la colline qui dominait le

village et il hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

A ces mots, les villageois bondirent hors de leurs maisons et grimpèrent sur la colline pour chasser le loup. Mais ils ne trouvèrent que le jeune garçon qui riait comme un fou de son bon tour. Ils rentrèrent chez eux très en colère, tandis que le berger retournait à ses moutons en riant toujours.

Environ une semaine plus tard, le jeune homme qui s’ennuyait de nouveau grimpa

sur la colline et se remit à crier : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Une nouvelle fois, les villageois se précipitèrent pour le secourir. Mais point de loup, et rien que le berger qui se moquait d’eux. Furieux de s’être fait avoir une deuxième fois, ils redescendirent au village.

Le berger prit ainsi l’habitude de leur jouer régulièrement son tour… Et chaque fois, les

villageois bondissaient sur la colline pour trouver un berger qui riait comme un fou !

Enfin, un soir d’hiver, alors que le berger rassemblait son troupeau pour le ramener à la bergerie, un vrai loup approcha des moutons…

Le berger eut grand peur. Ce loup semblait énorme, et lui n’avait que son bâton pour se défendre… Il se précipita sur la colline et hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Mais pas un villageois ne bougea… « Encore une vieille farce ! dirent-ils tous. S’il y a un vrai loup, eh bien ! Qu’il mange ce menteur de berger ! »Et c’est exactement ce que fit le loup !

D’après Esope

  • Ce texte raconte une histoire
  • Cette histoire se déroule en différentes étapes.
  • Les personnages sont le jeune berger, les villageois et le
  • Le lieu ou l’espace : la
  • Le temps de l’histoire : il est indéterminé.
I-LE SCHÉMA NARRATIF :

Le schéma narratif d’un récit constitue le déroulement d’un récit où des actions successives s’enchaînent logiquement. Beaucoup de textes narratifs présentent le schéma suivant, constitué de cinq éléments :

1. La situation initiale :

Elle présente les éléments nécessaires à la mise en route du récit et à la compréhension de celui-ci. En général on y présente un personnage, une communauté, une localité, etc. qui vit une situation normale où tout est en équilibre. Le plus souvent la situation initiale répond aux questions suivantes : qui ? quoi ? où ? quand ? Dans un récit au passé, les verbes y sont souvent à l’imparfait.

EXEMPLE TIRE DU CONTE « LE GARÇON QUI CRIAIT AU LOUP » :
Il était une fois un jeune berger qui gardait tous les moutons des habitants de son village. Certains jours, la vie sur la colline était agréable et le temps passait vite. Mais parfois, le jeune homme s’ennuyait.

 

  • qui : un jeune berger
  • quoi : il gardait tous les moutons des habitants de son village mais s’ennuyait parfois
  • où : sur la colline
  • quand : temps indéterminé

2. L’élément déclencheur (ou perturbateur) :

Généralement introduit par un connecteur temporel (« un jour », « Un matin »…), il modifie la situation initiale : c’est un événement ou un personnage qui vient perturber la situation d’équilibre, qui rompt cette stabilité de départ. Cet élément déclencheur engendre des actions.

EXEMPLE TIRE DU CONTE « LE GARÇON QUI CRIAIT AU LOUP » : Un jour qu’il s’ennuyait particulièrement, il grimpa sur la colline qui dominait le village et

il hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Ici l’élément déclencheur est introduit par le connecteur temporel « Un jour » : il s’agit du garçon qui cria au loup.

3. Le déroulement des actions :

C’est la succession des événements provoqués par l’élément perturbateur et qui entraînent la ou les actions entreprises par un héros, une communauté, un groupe de personnes… pour tenter de rétablir l’équilibre de départ. Dans un récit au passé, les verbes y sont souvent au passé simple.

EXEMPLE TIRE DU CONTE « LE GARÇON QUI CRIAIT AU LOUP » : A ces mots, les villageois bondirent hors de leurs maisons et grimpèrent sur la colline pour chasser le loup. Mais ils ne trouvèrent que le jeune garçon qui riait comme un fou de son bon tour. Ils rentrèrent chez eux très en colère, tandis que le berger retournait à ses moutons en riant toujours.

Environ une semaine plus tard, le jeune homme qui s’ennuyait de nouveau grimpa

sur la colline et se remit à crier : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Une nouvelle fois, les villageois se précipitèrent pour le secourir. Mais point de loup, et rien que le berger qui se moquait d’eux. Furieux de s’être fait avoir une deuxième fois, ils redescendirent au village.

Le berger prit ainsi l’habitude de leur jouer régulièrement son tour… Et chaque fois, les

villageois bondissaient sur la colline pour trouver un berger qui riait comme un fou !

Les péripéties sont constituées des différentes actions que mènent les villageois pour venir en aide au jeune berger alors que celui-ci ne faisait que s’amuser avec eux en leur faisant croire qu’un loup s’attaquait à son troupeau.

4.Le dénouement :

Egalement appelé « élément de résolution », c’est le moment où quelque chose, un objet est trouvé pour résoudre le problème auquel on était confronté. Il met ainsi un terme aux actions et conduit à la situation finale.

EXEMPLE TIRE DU CONTE « LE GARÇON QUI CRIAIT AU LOUP » : Enfin, un soir d’hiver, alors que le berger rassemblait son troupeau pour le ramener à la bergerie, un vrai loup approcha des moutons…

Le berger eut grand peur. Ce loup semblait énorme, et lui n’avait que son bâton pour se défendre… Il se précipita sur la colline et hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Mais pas un villageois ne bougea… « Encore une vieille farce ! dirent-ils tous. S’il y a un

vrai loup, eh bien ! Qu’il mange ce menteur de berger ! »

Le dénouement est introduit par l’adverbe « Enfin » et le connecteur temporel « un soir d’hiver » : c’est l’apparition d’un vrai loup.

5.La situation finale :

C’est le résultat, la fin du récit qui redevient stable. En général pour les contes, la situation du héros s’améliore, mais dans d’autres types d’histoires, il est possible qu’elle se dégrade. En tout cas, le personnage principal, la communauté, la localité, etc. a retrouvé sa situation de départ ou vit une nouvelle situation.

EXEMPLE TIRE DU CONTE « LE GARÇON QUI CRIAIT AU LOUP » : Et c’est exactement ce que fit le loup !

Le vrai loup dévora le jeune berger.

II- LES PERSONNAGES ET LE SCHÉMA ACTANTIEL :

Dans un texte narratif, les personnages jouent chacun un rôle déterminé. Le schéma actantiel est une façon de décrire les rôles des personnages d’un récit et les relations entre ces personnages par rapport à l’action principale de l’histoire. Dans le texte narratif, ces personnages sont appelés « actants » ; ils peuvent être des personnes, des animaux, des objets, des végétaux, etc. à qui l’histoire donne un rôle.

Le plus souvent, les personnages d’un récit sont classés en quatre catégories selon les rôles qu’ils jouent :

  • le ou les héros ou sujets ;
  • les destinateurs ;
  • les destinataires ;
  • les adjuvants ;
  • les

1. Le ou les sujets ou héros :

C’est le personnage principal de l’histoire. Il peut également être celui qui part à la quête de quelque chose (un objet, un animal ou un monstre à tuer, etc.). Un groupe peut également jouer ce rôle.

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », le personnage principal est le jeune berger ; mais ceux qui partent à la quête du loup, ce sont les villageois.

2. Le destinateur :

Egalement appelé « émetteur », c’est le personnage ou la chose qui pousse le ou les héros à agir. Il est l’origine de l’élément perturbateur. Il est donc plutôt présenté vers le début de l’histoire. Le destinateur peut être une idée, un sentiment, un désir…

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », le jeune berger est le destinateur de la quête des villageois.

3. Le(s) destinataire(s) :

C’est pour lui ou pour eux que la quête doit être accomplie. Le destinataire peut être un personnage, une communauté, une localité, un groupe, le sujet lui-même, etc.

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », il y a deux destinataires : le jeune berger et son troupeau.

4. Les adjuvants :

Ce sont ceux qui viennent aider le sujet dans sa quête, le conseiller, le prévenir… Ce n’est pas forcément une personne ; l’adjuvant peut, par exemple, être une situation météorologique favorable, une découverte, un objet, un animal, un élément de la nature…

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », les villageois peuvent également être considérés co,,e des adjuvants qui viennent aider le personnage principal.

5. Les opposants :

Ce sont ceux qui s’opposent à l’accomplissement de la quête ; ils viennent entraver la progression du héros. Ce n’est pas forcément une personne ; en effet, comme pour l’adjuvant, l’opposant peut être une situation météorologique favorable, une découverte, un objet, un animal, un élément de la nature…

Il n’y a pas d’opposant à la quête des villageois dans le conte « Le garçon qui criait au loup ».

III- TEMPS ET ESPACE DE L’HISTOIRE :

Tout récit rapporte des événements en les inscrivant dans un cadre spatio-temporel, c’est que l’histoire se passe à un moment donné et dans un ou des lieux déterminés ou pas.

1. Les lieux ou l’espace :

Dans un texte narratif, l’histoire racontée peut se dérouler dans un espace ouvert et des lieux diversifiés (toute l’histoire peut, par exemple, se dérouler dans des localités différentes, dans des lieux éloignés les uns des autres de milliers de kilomètres, etc.) ou bien un espace restreint et un lieu unique (toute l’histoire peut, par exemple, se dérouler dans une maison, dans un village, etc…).

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », l’histoire racontée se déroule sur une colline.

2. Le temps de l’histoire et le temps de la narration

Dans un texte narratif, il faut distinguer le temps durant lequel l’histoire se déroule (c’est le temps de l’histoire) et le temps durant lequel l’histoire est racontée (c’est le temps de la narration).

a – Le temps de l’histoire :

Le temps de l’histoire peut être d’une longue ou d’une courte durée. Il est aussi déterminé ; mais dans certains récits comme les contes, le temps est souvent indéterminé (ces textes commencent généralement par des formules comme « il était une fois », « jadis », « il y a de cela longtemps », etc. qui ne donnent aucune précision sur le temps de l’histoire racontée).

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », l’histoire débute par l’expression

« Il était une fois » ; ce qui montre que le moment où elle se déroule est indéterminé.

b – Le temps de la narration :

On peut raconter une histoire qui s’est déjà passée : on parle alors de narration postérieure (c’est-à-dire que la narration vient après l’histoire). On peut raconter l’histoire au moment où elle se déroule : dans ce cas, on dit que la narration est simultanée (c’est-à-dire qu’il y simultanéité entre la narration et l’histoire). Enfin la narration peut anticiper sur des évènements qui ne se sont pas encore produits (ils se produiront donc dans le futur) : c’est la narration antérieure (antérieur veut dire « avant », donc la narration se fait avant les évènements).

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », l’histoire est racontée bien après son déroulement, comme le montre l’usage de l’expression « Il était une fois ».

IV -LE TEMPS DES VERBES :

Dans un texte narrative, les verbes sont souvent conjugués à l’imparfait, au passé simple,l’imparfait, parfois au passé compose ou au présent de l’indicatif.

L’imparfait exprime les actions qui durent ; il est également utilisé dans les passages descriptifs. Quant au passé simple, il est utilisé dans les actions brèves ou brusques. Enfin le présent de l’indicatif peut être employé pour rendre l’histoire plus vivante ou plus présente aux yeux du lecteur : on l’appelle présent de narration.

Par exemple dans le conte « Le garçon qui criait au loup », les verbes sont conjugués à l’imparfait au début (dans la situation initiale et dans l’élément déclencheur) ; ensuite c’est le passé simple qui est utilisé dans le reste du texte où l’accent est mis sur les actions des villageois et du loup.

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